8 ème partie
Sarah Mackenzie
8ème partie
18 décembre 2009
QG du JAG
_ Ça y est, la commission a enfin prit sa décision.
_ Vukovic, ne nous faites pas attendre !
_ Très bien. Alors ils ont nommé quelqu’un mais gardent le nom secret jusqu’en janvier.
_ Quoi ?
_ Comment ça ?
_ Bon, dans ce cas, je vais devoir finaliser les permissions pour les vacances.
_ Euh Commandant, ce ne sera pas nécessaire.
_ Comment cela Premier Maitre ?
_ Une note expresse vient d’être envoyée, le JAG sera fermé pour travaux du dix-huit décembre au soir au quatre janvier. Tout le personnel se voit mis en congés forcés pour les fêtes de fin d’année.
_ Ah ben voilà une excellente nouvelle, si personne n’a rien de prévu pour le réveillon de Noël, Bud et moi serions ravis de vous accueillir à la maison.
_ Désolé pour moi ce ne sera pas possible, nous avons prévu d’aller dans la famille de Varèse.
_ Pas de souci Sturgis.
_ Et vous Lieutenant, Capitaine ?
_ Connaissant Loren, elle a déjà des tas de plans sur la comète.
_ Et non Vic, je n’ai rien de prévu, et c’est donc avec plaisir que j’accepte l’invitation, Sergueï sera lui aussi ravi.
_ Moi je suis désolé Harriet mais j’ai promis à mes parents d’aller les voir pour Noël.
_ Premier Maitre, Commandant ?
_ Moi je n’ai rien de prévu, je viendrais.
_ Désolé ce sera sans moi. Renée et moi avons prévu de partir quinze jours aux Bahamas. Nous partons le vingt un et on sera de retour le quatre. Bon je vous laisse car du coup j’ai pas mal de paperasse à finir aujourd’hui.
Harm regagna son bureau, laissant son équipe s’organiser pour les vacances.
_ Yes !
_ Qu’y-a-t-il Loren ?
_ Un réveillon sans le Commandant et sa vilaine mégère.
_ C’est méchant ça, mais absolument vrai, que du bonheur.
_ Oui surtout qu’étant sa belle-sœur, d’habitude je n’ai pas le choix. Je m’entends bien avec lui mais je ne supporte pas sa femme.
_ Comme nous tous je le crains. Du coup je vais peut-être inviter l’Amiral.
_ Ah ça chérie, c’est une bonne idée, ça fait plusieurs années qu’on ne l’a pas vu. Sait-on s’il se trouve dans le coin ?
_ Normalement oui, il faisait partie de la commission, je vais essayer de le joindre, je verrais bien.
_ Vous parlez de l’Amiral Chegwidden ?
_ Tout à fait Loren.
_ C’est vrai que ce serait sympa de le voir après toutes ces années. Mais pourquoi dites-vous que vous pouvez l’inviter sachant que Rabb ne vient pas ?
_ Ben en fait, chaque fois que l’Amiral savait qu’Harm venait, il se décommandait. Pour quelle raison, nous l’ignorons.
_ Intéressant.
_ Je vais l’appeler tout de suite.
Harriet composa le numéro qu’elle avait dans son répertoire en espérant qu’il soit toujours valable.
_ Allo, AJ Chegwidden !
_ Amiral, bonjour c’est…
_ Bonjour Harriet et cessez de m’appeler Amiral.
_ Oui Monsieur, euh comment dois-je…
_ AJ ça ira très bien.
_ D’accord AJ.
_ Que me vaut cet appel.
_ Voilà, je voudrais vous inviter à fêter le réveillon de Noël avec nous.
_ Euh, je ne sais pas, je…
_ Le Commandant Rabb ne sera pas parmi nous si c’est cela qui vous ennuie.
_ Oh ! En fait j’ai du monde chez moi.
_ Oui je comprends, mais ils peuvent venir aussi, plus on est de fous, plus… enfin vous connaissez le proverbe.
_ Je vais leurs poser la question, un instant s’il vous plait.
Sarah se trouvait dans la pièce voisine en train de jouer avec les enfants.
_ Sarah ?
_ Oui, qu’y-a-t-il ?
_ C’est Harriet au téléphone, elle voudrait savoir si nous voulons fêter le réveillon avec elle.
_ Tu lui as dit que…
_ Non, je n’ai rien précisé.
_ Celui de Noël ?
_ Oui et Harm ne sera pas là.
_ Ça n’est pas le problème, tu crois que …
_ Tu es prête, de plus ça te permettra de revoir quelques personnes avant de reprendre le travail.
_ Oui c’est vrai, alors c’est d’accord.
_ Ok, je vais lui dire qu’on vient.
_ Harriet ?
_ Oui, alors vous serez parmi nous cette année ?
_ Oui Harriet, on sera cinq.
_ Cinq ?
_ Oui j’amène une amie et ses enfants.
_ Très bien Amiral, pas de souci, on se voit dans quelques jours alors !
_ Harriet ! Ah au fait, devons-nous apporter quelque chose ?
_ A la limite si vous avez des cadeaux à déposer avant, comme cela on les ouvrira tous en même temps et les enfants ne les verrons pas. Je suis en vacances à partir de ce soir vous pourrez passer les déposer quand vous voudrez.
_ Très bien, en tout cas, merci pour l’invitation.
_ Bonne journée, au-revoir.
Harriet raccrocha et retourna auprès des autres.
_ Alors ?
_ Qu’a-t-il dit ?
_ Il vient, et accompagné en plus !
_ Non c’est vrai ?
_ De sa fille ?
_ Non, d’une femme et de trois enfants.
_ Quoi ? L’Amiral est marié ?
_ Je ne sais pas, en tout cas il ne l’a pas dit comme cela, il a parlé d’une amie.
_ J’ai hâte de voir ça.
_ Bon moi je retourne travailler, j’ai des choses à finir d’ici ce soir.
_ Oui, moi aussi.
Et ainsi ils se séparèrent et regagnèrent chacun leur poste.
24 décembre 2009
20H00
Maison de Roberts
_ Sarah, souffle un bon coup ça ira mieux.
_ J’ai peur AJ.
_ Je sais, mais tout va bien se passer et je suis là.
_ Oui et je ne te remercierai jamais assez pour ça.
Ils s’embrassèrent et descendirent enfin de voiture.
La veille ils avaient informé les enfants de leur relation. Ceux-ci avaient très bien réagi à la nouvelle et Allan était ravi de voir enfin un sourire sur le visage de sa mère. Cela faisait trois semaines qu’ils apprenaient à se connaître l’un l’autre, ils prenaient leur temps, apprenaient à se découvrir l’un l’autre avant de ne faire véritablement plus qu’un.
Ils se trouvaient maintenant devant la porte et AJ venait de sonner. Sarah tremblait de tout son être. Soudain la porte s’ouvrit, laissant la place à une petite tête blonde, qui se mit au garde-à-vous et salua l’Amiral.
_ Bonjour Monsieur, soldat Roberts au rapport.
_ Repos soldat.
Et là, la petite tête blonde sauta dans les bras d’AJ.
_ Oncle AJ ! Tu m’as manqué !
_ Bonjour AJ, tu as encore grandi !
Sarah regardait la scène, découvrant son filleul qui était déjà si grand.
_ Tonton, tu me présentes ?
_ Oui bien sûr mon grand, alors voici Allan, Elemiah et Aminata.
_ Bonjour.
_ Bonjour.
_ Et voici…
_ Tante Mac ?!
_ Bonjour mon grand.
Elle n’eut pas le temps d’en dire plus qu’elle le tenait dans ses bras. L’enfant avait des larmes de joie.
_ Je savais que tu n’étais pas morte, mais personne n’a jamais voulu me croire. Ce sont tes enfants ?
_ Oui. Je suis très heureuse de te voir AJ.
_ Moi aussi, faudra que tu viennes voir ma chambre, mais entrez, vous pouvez accrocher vos manteaux ici, je vais dire aux autres que vous êtes arrivés.
_ Très bien.
AJ partit comme une flèche vers le salon, il était tout excité d’annoncer la nouvelle à tout le monde.
_ Oncle AJ est arrivé ! Et tante Mac aussi ! Cette année le père Noël a exaucé mon vœu, et même un peu en avance.
Tout le monde s’était tu aux paroles du petit garçon. Harriet s’approcha de son fils pour essayer une fois de plus de lui expliquer que sa tante était morte et qu’elle ne reviendrait jamais. Mais à ce moment là elle entendit une voix.
_ Non Harriet, AJ vous dit la vérité.
Tous les regards se dirigèrent vers l’entrée du salon.
_ Oh mon dieu, Madame mais…
Harriet se jeta dans les bras de Mac.
_ Moi aussi je suis contente de vous revoir Harriet, mais… vous pouvez me lâcher, vous…
_ Oh pardon. C’est que je… je suis si surprise, je…
_ Je m’en doute.
_ Pour ceux qui ne la connaissent pas, je vous présente le Colonel Sarah Mackenzie.
_ Euh pas tout à fait Harriet c’est Général.
_ Quoi ? Ouah !
_ La fameuse Mac, bonjour je suis Jennifer Coates, j’ai beaucoup entendu parler de vous.
_ Moi aussi j’ai entendu parler de vous Premier Maitre.
_ Maman c’est quoi ça ?
_ Ça ? Euh bonne question, va demander à AJ je suis sûr qu’il va te répondre.
_ Maman ?
_ Eh oui Harriet, je vous présente mes trois enfants, Allan, Elemiah et Aminata.
_ Oh mon dieu !
_ Euh, dieu n’y est pour rien !
Tout le monde rit à la remarque d’AJ ce qui détendit l’atmosphère et les mena à s’asseoir pour prendre l’apéro.
_ Je n’arrive toujours pas à réaliser que vous vous trouvez là parmi nous.
_ Marraine, tu étais où pendant tout ce temps ? Tu te cachais ?
_ Pas vraiment AJ, je…
_ Laisse-moi deviner, tu travaillais sur un projet top secret et tu n’avais pas le droit d’entrer en contact avec nous.
_ Perdu ! Mais tu as de l’imagination.
_ Vous n’imaginez même pas, vous êtes une héroïne à ces yeux.
_ Ah oui ?
_ Oui, j’ai plein de photos de toi dans ma chambre.
_ Il faudra que j’aille voir ça.
_ Alors tu étais où ?
_ J’étais prisonnière des Talibans en Afghanistan.
_ Oh mon dieu !
_ Pendant dix ans ?
_ Eh oui.
_ Mais… Allan, Elemiah et Aminata, ils étaient où pendant ce temps là ?
_ Ils étaient avec moi.
_ AJ ! Arrête de poser des questions.
_ Mais non, ce n’est rien Harriet.
_ Vous… êtes sûre ?
_ Oui, au moins les choses sont claires.
_ AJ, si tu allais montrer ta chambre à tes nouveaux amis.
_ Ok j’ai compris, on vous laisse à vos conversations de grandes personnes.
AJ partit en tête tel un chef de tribu, les enfants de Mac la regardèrent pour avoir son accord et filèrent au signe de tête.
La discussion était animée, chacun racontant sa vie depuis le départ de Mac.
_ Cinq enfants ! Vous n’avez pas chômé !
_ Eh oui, dire qu’AJ a déjà dix ans, il était encore qu’un bébé lorsque vous êtes partie.
_ C’est vrai ! Les autres ont quels âges ?
_ Alors, les jumeaux ont quatre ans, Jimmy en a six et notre petit miracle Sarah, a neuf ans.
_ Sarah ?
_ Oui Madame, nous lui avons donné votre prénom, tout comme vous elle est combative, elle a failli mourir à la naissance.
_ Il faudra que je discute un peu avec cette demoiselle alors.
_ Et les vôtres ont quels âges ?
_ Pratiquement les mêmes que les vôtres. Allan a neuf ans, Elemiah en a sept et Aminata a quatre ans.
_ Je crois qu’ils vont très bien s’entendre alors.
_ Oui, pour faire des bêtises !
_ AJ !
_ Il n’a pas tort, nos enfants sont de vrais chérubins.
_ Bon je vais vous laissez discuter et aller voir où en est la dinde.
_ Vous avez besoin d’aide Harriet.
_ Oui volontiers.
Sarah embrassa machinalement AJ avant de se lever pour suivre Harriet.
_ Vous… ! Vous êtes ensemble ?
_ Euh oui.
_ Ben ça alors.
_ Harriet si on allait voir la dinde, vous me poserez toutes vos questions en préparant le souper, c’est que je commence à avoir faim.
_ Je vois que ça n’a pas changé alors !
_ Euh non, il y a des choses qui ne changent pas.
_ Je vais venir avec vous.
Harriet, Mac et Jen partirent en cuisine pendant ce temps les autres continuaient leur conversation qui s’était naturellement centrée sur AJ et Mac.
_ Alors comme ça vous et Mac ?
_ Et oui Bud.
_ Ça fait longtemps ?
_ Trois semaines. Mais pour le moment on s’apprivoise l’un l’autre, mais comme elle vit chez moi, notre relation se développe plus rapidement.
_ Elle est aux Etats-Unis depuis longtemps ?
_ Webb et moi sommes allés la chercher à Kaboul il y a un mois.
_ Ça ne doit pas être facile pour elle de reprendre le cours de sa vie après tant d’années d’absence.
_ Je sais qu’elle a du mal, mais elle ne le montre que très rarement. Elle se veut forte pour ses enfants. C’est aussi ce qui nous a rapproché, il n’y a qu’en ma présence qu’elle se libère un peu de ses angoisses.
_ Va-t-elle revenir travailler au JAG avec nous ?
_ Ce n’est pas impossible Singer.
_ Vous connaissez la réponse mais vous ne voulez pas nous la dire !
_ Dison que c’est un choix qu’elle est la seule à pouvoir faire.
_ Très bien, changeons de sujet étant donné que l’Amiral se refuse à nous répondre.
_ Bud !
_ Euh AJ… ne veut pas entrer dans les détails.
_ C’est mieux.
_ Tant qu’on en est à parler du JAG, vous faisiez partie de la commission n’est-ce pas ? Quel est le nom de notre nouveau JAG ?
_ Oui, bonne question Bud ! C’est Turner ou Rabb ?
_ Tout ce que je peux vous dire c’est que ce n’est ni l’un ni l’autre.
_ Quoi ?
_ C’est vrai ?
_ J’en connais un qui risque d’être de mauvaise humeur.
_ Sergueï, ton frère est tout le temps de mauvaise humeur en ce moment.
_ Loren, tu exagères un peu, il n’est pas si grincheux que ça.
_ Hum…
Pendant ce temps en cuisine.
_ Hum… ça sent bon. Je dois avouer que votre cuisine m’a manqué.
_ Ça n’a pas dû être facile tous les jours.
_ Non en effet, c’est grâce à mes enfants que j’ai réussi à tenir si longtemps.
_ Vous viviez comment là-bas ? Si ce n’est pas trop indiscret ou trop dur à raconter pour vous.
_ Ça ira et puis ça fait un peu partie de ma thérapie. Nous vivions dans une petite pièce sombre tous les quatre. Nous n’avions ni électricité ni eau. Nous avions le droit à un repas par jour et à une bassine d’eau par semaine pour nous laver. A mesure que les années passaient, j’ai réussi à obtenir des livres ainsi que du papier et des crayons pour pouvoir un minimum occuper et instruire mes enfants.
_ J’ai du mal à imaginer quel enfer ça a dû être.
_ Ils vous ont beaucoup maltraité Madame ?
_ Appelez-moi Sarah ou Mac, Jennifer c’est ça ?
_ Oui c’est ça, j’ai tellement entendu parler de vous.
_ En bien j’espère !
_ Oui, ce que j’en ai retenu, c’est que les gens avaient et ont toujours un profond respect pour vous.
_ Pour répondre à votre question, je dirais qu’ils ont été relativement courtois. Ils ont un respect de la grossesse ce qui fait qu’ils ne m’ont jamais rien fait subir durant ces périodes ni pendant les durées d’allaitement.
_ Et en dehors de ces périodes ?
_ J’ai beaucoup pris les premiers mois, ils voulaient obtenir le plus de renseignements possible. Mais par la suite ils ne me traitaient pas différemment des autres femmes de leur pays. Ce que je veux dire, c’est qu’en tant que femme, je leur devais obéissance et pourvoir à leurs désirs.
Les deux femmes écoutaient Mac et sur leurs visages on pouvait y lire à la fois de la peine et du respect. Elle avait tant enduré et paraissait pourtant sereine et heureuse.
_ Comment arrivez-vous à…
_ A rire, à vivre ? Je crois que je prends le meilleur de ce qui arrive, je profite à fond de chaque instant. C’est sans doute grâce à cette façon de gérer les choses que je peux voir mes enfants rire, jouer, grandir et aussi que je suis avec AJ.
_ Ah, puisque vous abordez le sujet !
_ Oui Harriet, que voulez-vous savoir ?
_ Tout, où, quand, comment…
_ En fait, avant mon départ nous étions déjà proches mais pas à ce niveau, il était là comme un ami, un confident, un père. Lorsque je l’ai vu il y a un mois sur les marches de l’ambassade, je l’ai serré contre moi, ça me faisait tant de bien de voir un visage familier après toutes ces années. Puis dans l’avion nous avons discuté, il a su être à mon écoute et m’a proposé un toit. Au fil des jours, il m’a vraiment aidé à réapprendre à vivre et il y a trois semaines je lui ai dit que j’avais besoin de lui et je l’ai embrassé.
_ Je trouve que vous faites un beau couple tous les deux.
_ Et ça fait plaisir de le revoir sourire.
_ Oui, vous avez raison Jen, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu si… je dirais serein.
_ Je ne sais pas pourquoi, je crois qu’il s’en est toujours voulu de vous avoir mis sur cette mission.
_ Moi je dirais plus de m’avoir laissé partir dans un état psychologique des plus instable.
_ Ah bon ? Vous n’alliez pas bien ?
_ J’avais quelques soucis personnels. Et au lieu de les affronter, j’ai préféré fuir à l’autre bout du monde. Mais bon tout ceci est du passé, si on revenait à une ambiance plus festive !
_ Oui bonne idée, en fait je crois que l’on va pouvoir passer à table.
Le repas se passa donc dans une ambiance de joie et de fêtes. Mac discuta beaucoup avec tout le monde. Fut surprise de voir Loren en femme posée, souriante, mais comprit qu’elle devait cela à son époux Sergueï qui était quelqu’un de gentil et calme, il ne parlait pas beaucoup, mais observait beaucoup.
Jennifer quant à elle, n’avait pas vraiment la langue dans sa poche, mais avait une bonne humeur naturelle très communicante. Bud et Harriet semblaient avoir trouvé le vrai bonheur autour de leurs cinq enfants malgré l’infirmité de Bud. Sarah était perdue dans ses pensées lorsqu’elle se rendit compte qu’on lui parlait.
_ Pardon, je ne voulais pas vous faire peur.
_ Non ce n’est rien, j’étais ailleurs.
_ Vous avez de beaux enfants.
_ Merci, ils sont ma vie.
_ Je comprends, les enfants représentent tant l’espoir et l’avenir.
_ Oui c’est un peu ça. Vous n’avez pas d’enfant avec Loren ?
_ Non pas encore, mais nous essayons d’en avoir et espérons que ce sera pour bientôt.
_ Vous n’êtes pas américain n’est-ce pas ?
_ C’est exact, je suis Russe.
_ J’avais bien reconnu l’accent. Mais que faites-vous si loin de votre pays ?
_ En fait mon frère est américain et c’est pour le connaître que je suis venu aux Etats-Unis et c’est grâce à lui que j’ai rencontré Loren.
_ Ah oui ? C’est un ami de Loren ?
_ Non, un collègue du JAG.
_ Votre frère travaille au JAG !
_ Oui, vous le connaissez peut-être, c’est le Commandant Rabb.
Mac était devenue blanche en entendant ce nom et les conversations s’étaient tues. Tout le monde la regardait pour voir sa réaction.
_ Vous êtes le frère de Harm ?
_ Oui je sais, je ne lui ressemble pas beaucoup.
_ Ça c’est certain, vous êtes même son opposé, ni arrogant, ni sûr de vous et à l’aise avec les mots.
_ Je vois que vous le connaissez bien pour dire cela.
_ Disons plutôt que je l’ai bien connu, à une époque où il avait la tête dans les nuages mais encore les pieds sur terre. Je ne vais pas vous mentir, il était mon meilleur ami, je suis allée jusqu’en Russie avec lui pour chercher son père.
_ Vous êtes Mac !
_ Oui, j’ai cru comprendre qu’il s’était marié, il a des enfants ?
_ C’est exact, il est marié à une journaliste et non ils n’ont pas d’enfant et n’en veuillent pas.
_ Ah oui ? C’est étonnant, lui qui ne pensait qu’a une chose, transmettre un jour à son fils sa passion des avions.
_ Ah oui ? Il ne m’en a jamais parlé.
_ Sarah ! Si tu allais chercher les enfants, on va servir le dessert.
_ Je vais voir si je les trouve, ça fait un moment qu’on ne les a pas entendus, à tout de suite.
_ Alors c’est elle la fameuse Mac !
_ Eh oui.
_ Elle va pouvoir m’apprendre des choses sur mon frère.
_ Je ne crois pas Sergueï.
_ Ah bon ! Pourquoi ? Mac doit être la personne qui le connaît le mieux.
_ Si vous pouviez éviter de lui parler encore de votre frère.
_ Il y a quelque chose qu’on devrait savoir ?
_ Disons que leur amitié a prit fin la veille du départ de Mac.
_ Quoi ! Comment ça ?
_ Ecoutez, croyez-moi sur paroles, évitez d’aborder le sujet Harm.
_ Chut, elle revient.
_ Les enfants ont demandé s’ils pouvaient prendre le dessert au salon, ils sont en train de regarder, que m’ont-ils dit déjà, ah oui, « l’âge de glace ». Personnellement je ne m’y oppose pas pour les miens, maintenant en tant que maitresse de maison, c’est vous qui voyez Harriet.
_ Ma foi, pourquoi pas, ils sont sages et c’est Noël, de plus comme ça le père Noël va avoir le temps de se préparer. (Dit-elle en regardant Bud)
_ Oui chérie, je mange un bout de dessert et je file enfiler mon costume, il est presque minuit, je ne voudrais pas être en retard.
_ Mac asseyez-vous, je vais m’occuper des enfants.
_ Merci Jennifer. Alors Sergueï, parlez-moi un peu de vous, de votre mère que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors de mon voyage en Russie avec Harm.
_ Ah oui c’est vrai, elle m’en a parlé. Mais vous parlez russe si je ne me trompe pas ?
_ C’est exact et mes enfants aussi, donc si vous voulez discuter avec eux vous pouvez le faire dans cette langue, ça les fera travailler.
_ C’est noté. Vous avez dû en traverser des épreuves pour arriver jusqu’à ma mère.
_ Oh que oui, c’est le moins que l’on puisse dire. Avec Harm on a volé un avion, on a été abattu et on a dû s’éjecter. Mais jusque là rien d’inhabituel. J’ai l’habitude qu’il y ait des incidents lorsque je monte dans un de ces fichus avions avec lui. Là on a rencontré deux bohémiens qui nous ont aidés à traverser une partie du pays. Finalement on a été capturé dans une gare. Vous allez rire, mais votre frère a du mal à se fondre dans la foule.
_ Oh ça j’imagine. Vous savez il ne m’a jamais raconté cette histoire, je suis heureux de l’entendre aujourd’hui. Vous devez avoir beaucoup de courage et une très forte amitié pour risquer votre vie de cette façon.
_ C’est vrai qu’il y avait un lien particulier entre nous.
_ Mais si vous avez été arrêté, comment avez-vous fait pour arriver jusqu’à ma mère ?
_ Grâce à l’agent Web et à l’Amiral.
_ Vous ?
_ Eh oui, une fois de plus je suis allé protéger leurs arrières. Ces deux là m’ont donné plus de fil à retordre que l’ensemble des hommes que j’ai eu sous mon commandement.
_ Disons que nous avions une certaine façon d’interpréter le règlement.
_ De désobéir aux ordres plutôt.
_ Mais bon voilà !
_ Donc si je comprends bien, vous étiez son supérieur, et maintenant vous êtes ensemble.
_ Vu comme ça, oui.
_ Mais c’est autorisé par votre règlement ça ?
_ AJ est aujourd’hui à la retraite et de toute façon cela fait dix ans que je ne fais plus partie du JAG.
_ En tout cas je suis ravi de pouvoir discuter avec vous, j’apprends plein de choses sur mon frère qui lui n’est pas très bavard.
_ Je vous raconterais d’autres histoires une autre fois.
_ Ok.
Malgré le fait qu’AJ avait demandé de ne plus aborder le sujet, la conversation avait encore dérivée sur ce satané pilote, mais c’est Mac qui avait lancée la conversation. Finalement peut-être que ça lui faisait du bien de se remémorer les bons moments. Elle souriait et ne semblait pas mal à l’aise. Peut-être que son retour au JAG remettrait les choses dans l’ordre et qu’Harm redeviendrait plus vivable. En la regardant il comprit qu’elle avait tourné cette page de sa vie et ne souhaitait pas revenir dessus.
Ils avaient terminé le dessert, Bud était partit se changer, et pendant ce temps AJ et Sergueï débarrassaient la table, laissant les femmes discuter entre elle.
On entendit un bruit à l’étage, le son d’une petite cloche et un « OH OH OH ! »
Les jumeaux Roberts bondirent du canapé et se cachèrent chacun d’un côté de la porte du salon. Les enfants de Mac les regardaient avec de grands yeux, ne comprenant pas ce qui se passait.
_ Sarah ! Qu’est-ce qui leur arrive ? Et c’est quoi ce bruit ?
_ C’est le Père Noël !
_ Le quoi ?
_ Le Père Noël, il vient apporter des cadeaux aux enfants qui ont été sages durant l’année.
_ C’est vrai ? Et…
_ Quoi ?
_ Tu crois que mes sœurs et moi avons été assez sages ?
_ On va vite le savoir, je l’entends qui descend les escaliers, je vais vite chercher l’assiette avec les gâteaux et le verre de lait.
Sarah revint aussi vite qu’elle était partie suivit par les adultes. Les enfants Roberts étaient surexcités et lorsque Bud franchit la porte leurs yeux s’illuminèrent. Mac regarda ses enfants, ceux-ci ne comprenaient pas bien ce qui se passait, elle décela tout de même dans leurs yeux un peu de la magie de Noël. Puis son regard croisa celui de son filleul, lui ne croyait plus au Père Noël, mais il jouait le jeu pour ses frères et sœurs, mais pas seulement, en tant qu’aîné de la petite tribu, il avait prit les enfants de sa marraine sous son aile et lorsque sa fratrie fut occupée avec leurs premiers cadeaux, il poussa les Mackenzie en direction de son père.
_ OH OH OH ! Mais qui vois-je là ? Ne serais-ce pas Aminata Mackenzie ?
Aminata avait la bouche grande ouverte et faisait de grands yeux ronds. Comment ce monsieur avec cette grande barbe, connaissait-il son prénom ?
_ Viens, approche, n’ais pas peur. Je suis le Père Noël et j’ai un cadeau pour toi.
Aminata approcha doucement vers le monsieur, il lui semblait être un géant du haut de ses quatre ans. Elle le regarda droit dans les yeux avant d’attraper le paquet que lui tendait Bud.
_ Vas-y, ouvre, n’ais pas peur.
Aminata défi doucement le ruban autour du paquet et avec la même délicatesse retira le papier cadeau. Ses yeux firent passer toute l’émotion qui la saisit lorsqu’elle découvrit une magnifique poupée avec de longs cheveux roux et de grands yeux verts. Elle regarda le Père Noël et s’approcha de son visage pour y déposer un bisou.
_ Merci Père Noël.
Bud n’eut pas le temps de répondre, Aminata avait déjà rejoint sa mère pour lui montrer la poupée. Mac avait les larmes aux yeux, elle écoutait Aminata tout en suivant Elemiah du regard. A son tour elle s’était approchée de Bud.
_ Euh bonjour, je m’appelle …
_ Elemiah.
_ Comment tu connais mon nom ?
_ C’est mon petit doigt qui me l’a dit. As-tu été sage cette année ?
_ Je crois oui, il faut le demander à ma maman.
_ Maman, Elemiah a été sage cette année ?
_ …
Mac avait envie de rire, mais elle devait garder son sérieux.
_ Oh que oui Père Noël, sage et très courageuse.
_ C’est ce que mes elfes m’ont rapporté. Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?
_ Euh… Je ne sais pas. J’aimerais bien une poupée moi aussi, mais si vous n’en avez pas ce n’est pas grave.
Bud regarda discrètement Mac pour savoir s’il ne se trompait pas de paquet et aussi savoir s’il contenait ce que la petite fille avait demandé. Devant les yeux entendus de Mac, il comprit qu’il ne se trompait pas.
Elemiah ouvrit le paquet et elle y trouva bien une poupée mais de taille bien plus petite.
_ Oh ! C’est une Barbie maman comme celle qu’a Sarah dans sa chambre.
_ Tu es contente ?
_ Oh oui Père Noël, merci beaucoup.
Elle déposa elle aussi un bisou sur la joue de Bud avant d’aller jouer avec Sarah. Allan était lui aussi émerveillé bien qu’il ait reconnu Bud. Il s’approcha de lui et le laissa faire la démonstration de sa magie.
_ Allan, hum, j’ai beaucoup entendu parler de toi. Tu es un garçon plein de courage avec un grand cœur. Y a-t-il quelque chose qui te ferait plaisir ?
_ Oui Père Noël, je souhaiterais que ma mère soit tous les jours, aussi heureuse qu’aujourd’hui.
Cette fois Mac ne put retenir ses larmes. Elle avait vraiment un petit garçon étonnant.
_ Tu sais, je ne sais pas si ce sera le cas tous les jours, mais en tout cas je vais l’espérer avec toi. Mais que voudrais-tu pour toi ?
_ Je ne sais pas, je n’ai besoin de rien.
Mac avait eu du mal à trouver un cadeau pour son fils, mais elle pensait avoir fait le bon choix.
_ Hum, moi j’ai une petite idée, tu veux bien m’attendre ici un moment ?
_ Oui.
Bud sortit quelques instants de la pièce et revint en tenant dans ses bras un bébé labrador.
_ Un chien !
_ Ça te fait plaisir ?
_ Oui, merci beaucoup, comment s’appelle-t-il ?
_ Ah ça je ne sais pas, je crois qu’il n’a pas encore de nom.
_ Je peux lui en choisir un ?
_ Bien sûr, je peux juste te conseiller d’en choisir un de garçon.
_ C’est un mâle ! Entendu, hum… j’ai une idée, tu crois que ça va lui plaire ?
_ Je ne sais pas, essaye, tu verras bien.
_ Lucky, Lucky, viens.
Le chien pencha la tête en entendant la voix d’Allan, il le regarda avec de grands yeux et doucement s’avança vers lui.
_ Je crois que tu as bien choisi.
_ Je crois aussi.
Allan s’approcha de Bud et lui fît également une bise en lui disant tout bas.
_ Merci tonton Bud.
Puis il partit montrer son chien à ses sœurs et à ses nouveaux amis. Bud déposa le reste des cadeaux au pied du sapin, mangea un gâteau, but le verre de lait et repartit comme il était venu.
Les enfants avaient fini d’ouvrir tous leurs cadeaux et étaient montés à l’étage pour jouer. Les adultes se trouvaient maintenant entre eux autour du sapin.
_ Je dois dire que c’est le plus beau Noël que j’ai eu depuis longtemps.
_ Tout à fait de cet avis Loren.
_ Mac vos enfants sont si touchants, ils… comment dire, ils ont une telle innocence dans leurs regards.
_ C’est incroyable, je n’avais jamais vu des enfants réagir de cette façon devant le Père Noël. Bud vous êtes le roi ce soir.
_ Vous savez Jennifer, je n’y suis pour rien, mais je dois dire que je n’oublierais jamais ce moment. En premier les grands yeux chocolat de la petite Aminata avec sa bouche grande ouverte.
_ Oui, j’ai pris des photos, c’est vrai que c’était magique.
_ Eh Mac, vous savez quoi ! Il est malin votre fils, vous savez ce qu’il m’a dit avant d’aller rejoindre les autres.
_ Non, qu’a-t-il dit ?
_ Il m’a simplement dit « merci tonton Bud »
_ Ah ben cet enfant est intelligent.
_ C’est vrai qu’Allan est très malin mais il a raison, Bud vraiment merci du fond du cœur. Jamais je n’aurais espéré voir un jour mes enfants comme ça.
_ Oh mais de rien, ce fut un plaisir, mais bon, passons aux choses sérieuses. Pourquoi il n’y aurait que les enfants qui ouvriraient leurs cadeaux ?
_ Oui chéri, tu as raison, la plus jeune commence.
_ Très bien je me dévoue, je suppose que tout le monde a participé ?
_ C’est bien possible.
Jennifer se saisit des deux paquets portant son nom. Le premier contenait un flacon de parfum de grande marque. Lorsqu’elle ouvrit le second elle fit une moue qui en dit long sur sa réaction.
_ Ah ah ah, très drôle.
_ Ben quoi ? Ça peut-être utile comme lecture.
_ Mille et une façons de trouver le prince charmant. Très bien mais si ça ne m’aide pas, l’année prochaine je demande le prince charmant en question !
Tout le monde éclata de rire.
_ Très bien, Loren, Sergueï, à vous !
Ils commencèrent par ouvrir leur cadeau commun, c’était un magnifique service à thé. Puis ils s’échangèrent leurs cadeaux respectifs. Loren avait choisi une magnifique montre et Sergueï une parure comprenant un collier et des boucles d’oreilles en perles.
Ce fut ensuite au tour des Roberts d’ouvrir leurs cadeaux. Leurs amis leur avaient acheté un magnifique cadre dans lequel ils avaient mis des photos de leurs enfants. Harriet avait offert à Bud le tout dernier coffret collector Star Trek. Quand à Bud toujours aussi galant, avait cassé sa tirelire pour emmener sa femme en croisière sur le Nil.
_ Bon j’espère qu’on trouvera des volontaires pour s’occuper des enfants.
_ Ne t’inquiète pas c’est déjà réglé.
_ C’est vrai ?
_ Oui l’Amiral s’est proposé lorsque je lui ai parlé de mon idée de croisière.
_ Merci beaucoup AJ, vous ne savez pas à quoi vous vous êtes engagé.
_ Bon AJ, Sarah, à votre tour.
_ Très bien.
Mac ouvrit son cadeau la première, AJ avait fait une folie, il lui avait acheté un magnifique blouson en cuir.
_ Merci chéri, il est splendide, il ressemble…
_ A celui que tu as vu dans la vitrine l’autre jour.
_ Tu es un amour. Tiens, voici pour toi.
AJ fit sa mine pressée d’ouvrir ce fabuleux cadeau.
_ Euh au fait avant que tu ouvres. J’ai payé avec ta carte de crédit.
_ Ça veut dire quoi ça ? Tu n’as pas vidé mon compte en banque j’espère ?
_ Euh non. Alors ouvre que je vois ta tête.
AJ ouvrit et n’en cru pas ses yeux.
_ Alors ça te plait ?
_ Comment tu as su ?
_ Je te connais bien.
_ Qu’est-ce que c’est ?
_ Des billets d’avion pour l’Italie.
_ Oui on part dans deux jours et on passe le nouvel an avec Francesca.
_ Merci. Et il l’embrassa.
_ Bon et si on buvait une coupe de champagne ?
_ Euh attendez un peu Bud, j’ai encore un dernier cadeau.
_ Euh bien sûr AJ.
_ Ah oui ? Un cadeau pour qui ?
_ Pour toi Sarah, enfin ce n’est pas vraiment un cadeau.
Avant qu’elle n’ait pu ajouter quoi que ce soit, AJ s’était agenouillé devant elle.
_ Sarah Mackenzie, lorsque Webb a sonné à ma porte ce matin là pour me dire que tu étais en vie, mon cœur n’a fait qu’un bon. Lorsque je t’ai vu descendre de cette voiture à Kaboul il en a fait un deuxième. Depuis que tu es revenue dans ma vie, tu es comme un soleil qui me réchauffe et m’illumine. Beaucoup d’années ont été perdues et je ne veux pas en perdre d’avantage, alors Sarah acceptes-tu de devenir ma femme ?
Tout le monde était sans voix, ils ne s’y attendaient pas du tout. Sarah était devant lui, une larme coulait le long de sa joue, elle lui fit signe de se relever en posant sa main sur son épaule, s’approcha de lui et l’embrassa passionnément avant de prendre la parole.
_ AJ, il y a encore quelques semaines je n’aurais jamais cru cela possible. Je croyais mon cœur mort à jamais. Mais tu as su trouver la clef et le chemin de celui-ci. Aujourd’hui je t’aime et j’accepte de devenir ta femme.
_ Bud je crois que cette fois vous pouvez sortir le champagne.
_ Un mariage, un mariage, un mariage…
Harriet était dans tous ses états. Vraiment cette soirée de Noël ils n’étaient pas près de l’oublier.