Sanrever

5ème partie

La pause gourmande

5ème partie

 

 

3 février 2005

9H00

Bureau de l’Amiral Chegwidden

 

_ Repos ! Alors je vous résume la situation, le Lieutenant Lowin a ….. Vous avez bien tout compris ?

_ Oui Amiral !

_ Colonel, étant donné que le Capitaine Rabb n’était pas à l’entretien, je vous charge de lui expliquer l’affaire durant le vol.

_ Aucun souci Amiral !

_ Votre avion décolle à 14H00. Rompez !

_ A vos ordres !

 

Mac sortit du bureau de son Co et se dirigea vers celui de son collègue. La porte était ouverte et elle pouvait le voir en grande conversation au téléphone. Elle entra et referma la porte derrière elle. Harm lui fit signe de patienter quelques instants. Mac avait déjà son sang en ébullition et monsieur la faisait attendre. Harm mit fin à sa conversation rapidement, voyant que sa partenaire commençait à s’impatienter.

 

_ Oui, vous désirez ?

_ Ou étiez-vous ? L’Amiral vous attendait dans son bureau !

_ Ah bon ! Je…

_ Non, ne me dites rien ! Votre vie privée ne me concerne en rien.

_ Que voulait-il ?

_ Nous partons pour Sydney dans l’avion de 14H !

_ Pardon ?

_ Un lieutenant s’est fait attraper avec de la drogue sur lui.

_ Oh, et c’est en Australie ! Je ne garde pas un très bon souvenir de…

_ Ça ne me réjouit pas plus que vous, mais les ordres sont les ordres.

_ Bon, ben je me rends de ce pas faire mes bagages dans ce cas.

_ On se retrouve à l’aéroport à 13H, et ne soyez pas en retard !

_ Ok, à tout à l’heure.

 

Mac quitta rapidement le bureau, laissant Harm à ses réflexions, si bien que lorsque Sturgis frappa dix minutes plus tard, il sursauta.

 

_ Oui ?

_ Et bien mon vieux, tu n’as pas l’air dans ton assiette.

_ En effet, je pars en mission à Sydney avec Mac.

_ Mais c’est super, tu vas avoir le temps de lui parler.

_ Ben c'est-à-dire que Sydney, Mac et moi, ça ne me réussit pas vraiment.

_ Que veux-tu dire ?

_ La dernière fois, je l’ai laissée se fiancer avec un autre, en laissant passer la chance qu’elle m’avait offerte.

_ Quoi ?

_ Ce serait trop long à t’expliquer. Mais bon !

_ Harm, je te donne un petit conseil, écoute ton cœur et oublie ta tête !

_ Très drôle, mais je vais essayer d’appliquer cette méthode.

_ Ok et tu pars combien de temps ? Bien une dizaine de jours d’après ce que m’a dit Mac.

_ Oh, et ta Saint Valentin ?

_ Ah merde ! Euh Sturgis, tu pourrais m’aider sur ce coup là.

_ Oui, tu veux que je fasse quoi ?

_ Normalement on devrait rentrer pile ce jour là. Pourrais-tu m’organiser une soirée romantique chez Mac, Mattie a les clés et je suis certain qu’elle ne refusera pas de te filer un coup de main si tu lui demandes.

_ Ok, pas de souci ça roule ! Fit-il en prenant un air malicieux. Il ne doutait pas une seconde de la réaction de Mattie

_ Merci vieux, bon moi j’y vais. Je dois encore préparer tous mes bagages et je n’ai aucune envie d’arriver en retard pour subir la colère de ma partenaire.

_ Je te dis m…

 

Harm sortit du JAG et rentra chez lui faire ses valises. Mac, de son côté, devait expliquer aux filles qu’elle n’avait pas le choix et qu’elle devait s’absenter quelques jours. Du coup, elle s’était arrangée avec Jen pour que Chloé puisse aussi dormir chez elle.

Il était maintenant 13h et Mac attendait Harm dans le hall de l’aéroport. Il arriva un quart d’heure en retard et s’attira une nouvelle fois, les foudres de son Devil Dog. A 14H, leur avion décollait en direction de Sydney….

 

 

 

Le long vol jusqu’à Sydney arrivait enfin à son terme. Mac avait dormi une grande partie du voyage, grâce aux somnifères qu’elle avait emportés avec elle. Harm quand à lui, avait passé de délicieux moments à la regarder dormir. Il s’était même amusé à la photographier, à son insu mais il se garderait bien de le lui dire. L’avion entamait sa descente, et Mac avait saisi fermement le bras de Harm, ayant toujours autant en horreur les atterrissages. Quelques minutes plus tard, ils entraient tous les deux dans le hall de l’aéroport et cherchaient du regard leur guide pour leur séjour au pays des  kangourous. A ce moment là, Mac crut qu’elle allait faire un malaise, Mic Brumby se dirigeait vers eux, un large sourire sur le visage.

 

_ Salut camarades, bienvenue à Sydney !

_ Brumby ! Quelle surprise !

_ Quand j’ai su que vous veniez, j’ai demandé à vous servir de guide !

_ C’est trop gentil Mic mais il ne fallait pas !

_ Sarah tu es resplendissante !

_ Merci. Nous sommes très fatigués. Nous discuterons plus tard si tu veux bien. Pour l’instant, je ne rêve que d’une bonne douche et d’un lit moelleux. Pourrais-tu nous conduire à notre Hôtel ?

_ Mais qui a parlé d’hôtel ! Vous allez loger à la maison.

_ Quoi ? Mais vous n’y pensez pas. Répondit-Harm, s’exprimant pour la première fois depuis l’arrivée de Mic. On ne veut pas vous déranger dans votre vie Brumby !!

_ Mais non, ça me fait plaisir. Anna sera ravie de faire votre connaissance, elle adore recevoir.

_ Anna ?

_ Oui, ma femme !

_ Oh vous êtes marié, félicitation. S’exclama Harm sur un ton soulagé et sincère cette fois-ci.

_ Merci, ça va faire trois ans ! Et j’ai deux enfants aussi !

_ Ouah, vous n’avez pas perdu de temps !

_ Qu’est ce que vous croyez !

 

Mac n’avait pratiquement pas prononcé un mot depuis leur arrivée. Cela la mettait plutôt mal à l’aise de devoir partager son espace avec son ex. En plus, il était marié et avait des enfants. Tout ce que elle n’avait pas et n’aurait sûrement jamais.

 

_ Et vous deux ! Toujours pas d’enfant ? C’est pour quand ?

_ Euh…

 

Le visage de Mac s’était entièrement refermé à cette question et Harm voyant son malaise, se sentit obligé de voler à son secours.

 

_ Oh ben moi, ça va, ça vient mais je n’ai toujours pas mis la main sur la perle rare !

_ Quoi ? Vous n’êtes toujours pas ensemble ! Vous me faites marcher là !!!!

 

Cette fois, ils avaient tous les deux viré au rouge pivoine. Mic s’en rendit compte et préféra ne pas insister  pour le moment. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi ces deux là n’étaient toujours pas ensemble. A cause de leurs sentiments, son propre mariage avec Sarah était tombé à l’eau mais cela datait de quatre ans déjà. Et rien n’avait évolué entre eux ! Il était temps que Mic Brumby s’occupe de ces deux cas désespérés ! Et pour cela, il allait commencer par leur faire partager la même chambre, de toute façon c’est ce qu’il avait prévu, il n’en avait pas deux de libres.

 

Le voyage jusqu’à la demeure de Mic se passa dans le silence. Le malaise s’était installé et allait être dur à se dissiper. La voiture s’arrêta devant une très belle maison au milieu de nulle part. Autour, on ne voyait qu’une vaste étendue de brousse. Au bruit du moteur, une petite tête brune était sortie de la maison en courant. Mac, en voyant ce petit garçon qui aurait pu être le sien si elle avait épousé Mic, sentit sa gorge se serrer, retenant ses larmes de toutes ses forces. Non, elle ne devait pas craquer, du moins pas en présence de Mic et d’Harm. A la suite du petit garçon, une jeune femme rousse était sortie sur le perron, un bébé dans les bras. Mic semblait avoir retrouvé le bonheur et la chaleur d’un foyer, malgré tout le mal que Sarah avait pu lui faire. Cette vision du bonheur, offert par la famille Brumby, amena Mac à se sentir à la fois soulagée et jalouse que Mic ait repris pied après leur mariage raté.

Mic fit les présentations rapidement, puis montra leur chambre à ses invités. Harm et Mac stoppèrent net lorsqu’ils comprirent qu’ils devraient partager le même lit. Mic sentant la tension entre ses deux amis, sortit une boutade pour essayer de  détendre l’atmosphère.

 

_ Je sais ce que vous allez me dire, il n’y a qu’un lit. Désolé, je n’ai qu’une chambre d’ami, mais vous y serez mieux qu’à l’hôtel. Et puis, il est très grand ce lit !

_ Euh oui ! Moi personnellement ça ne me dérange pas, Mac vous en pensez quoi ?

_ Ce sera très bien, et plus convivial que l’hôtel !

_ Très bien ! Dans ce cas, je vous laisse vous installer tranquillement, la salle de bain c’est la troisième porte à droite.

_ Merci beaucoup Mic!

 

Pendant que Harm et Mac défaisaient leurs valises, ce dernier rejoignit sa femme.

 

_ Chérie, tu as passé une bonne journée ?

_ C’est elle Sarah ?

_ Oui, et lui c’est son foutu pilote ! Je n’arrive pas à croire qu’ils ne soient toujours pas ensemble.

_ Quoi ? Et tu leur fait partager la même chambre ?

_ Ben oui ! J’espère bien faire activer les choses !

_ Mic Brumby, vous n’êtes qu’un vilain garnement !

_ Oh et tu vas me punir pour cela ce soir ?

_ J’y compte bien !

_ Je t’adore !

 

La soirée se passa dans la joie et la bonne humeur. Anna et Mic racontèrent à Sarah et Harm comment ils s’étaient rencontrés et très vite mariés. Puis il fut temps d’aller se coucher.

 

 

Harm était dans la chambre et attendait Mac, partie se changer dans la salle de bain.  Cette dernière était en train de se maudire, mais pourquoi n’avait-elle emporté que sa nuisette blanche. Ah, pour lui faire tourner la tête c’était tip top, mais il ne voulait pas d’elle et elle l’avait bien compris ! Elle regagna la chambre et remercia le ciel que Harm fut dos à la porte. Elle se faufila vite fait dans le lit sans que celui-ci ne la remarque.

 

_ Alors, dans vos pensées matelot ?

_ Mac ! Je… je ne vous ai pas entendu revenir, vous êtes déjà couchée !! Bon, je vois que je n’ai pas trop le choix.

_ Oups, désolée !

 

Harm retira son haut et se retrouva torse nu devant Mac, Cette dernière eut soudain très chaud. Et comme si cela ne suffisait pas, il retira son pantalon de manière très sensuelle. Mac le dévorait des yeux, Harm l’avait bien remarqué et en jouait. Il s’était également aperçu que Mac ne portait pas l’un de ses pyjama « tue l’amour » mais sa splendide nuisette blanche, qu’il avait eu l’occasion d’admirer en Russie. Il se retourna et se pencha nonchalamment pour ramasser ses affaires et les poser sur une chaise. Mac n’en pouvait plus, rien que de le voir, elle en était toute retournée. Elle avait soudainement très chaud et ressentait tout son désir pour lui, au plus profond de son intimité.

Harm finit, tout de même, par entrer dans le lit à son tour. Il avait remarqué  le malaise de Mac et s’en amusait. Elle avait joué avec ses nerfs la dernière fois, maintenant, à lui, de lui en faire baver.

 

_ Alors Mac, on dirait que ce bon vieux Mic a une vie plus qu’agréable ici !!

_ Oui, je suis ravie pour lui et ses enfants son magnifiques.

 

Harm perçut la douleur dans la voix de Sarah en prononçant ces derniers mots.

 

_ Mac ? Vous allez bien ?

_ Oui, c’est juste que, pendant un instant je me suis…

_ Vous vous êtes vue à la place d’Anna ?

_ Oui, c’est ridicule n’est ce pas ?

_ Pas du tout ! Vous avez failli épouser cet homme, et depuis vous avez appris votre maladie. C’est tout à fait légitime que vous vous demandiez ce qu’aurait été votre vie si vous aviez épousé Mic.

_ Vous ne pouvez pas savoir comme je suis jalouse, et j’ai si honte de ressentir cela.

 

Les larmes étaient apparues sur le visage de Mac et Harm se rapprocha d’elle pour la serrer fort dans ses bras. A ce contact, Sarah eut encore plus envie de lui. Harm faisait tout pour garder son désir au fond de lui, ce n’était pas le moment d’obéir à ses pulsion, il ne ferait que profiter de la situation et ça, il ne le voulait pas. Harm berçait tendrement Sarah contre son torse, elle se sentait bien, en sécurité, dans ses deux bras musclés. Les sanglots se firent plus rares et finirent par disparaître. Ils étaient tous les deux assis dans le lit, serrés l’un contre l’autre n’osant plus bouger ni parler pour ne pas rompre la magie du moment. Ce fut Sarah qui releva la tête la première, accrochant son regard à celui de Harm. Elle le désirait plus que tout, à ce moment là. Son visage se rapprocha peu à peu du sien et ses lèvres vinrent saisir celles d’Harm. Ce contact si léger et tellement attendu, les apaisa tous les deux. Sarah lui donna un baiser si doux, qu’il hésita un instant, avant d’approfondir ce baiser. Il fit comprendre à Sarah son désir et cette dernière, le laissa entrer. Leurs langues se touchèrent, pour la première fois, les transportant dans une ivresse totale de leurs sens. Harm avait allongé Sarah et caressait maintenant, son visage, d’une main. Il ne voulait surtout pas précipiter les choses, mais arriverait-il à contrôler son désir. Il la trouvait tellement belle. 

Sarah, de son côté, se perdait dans la douceur de ses caresses. Elle avait attendu ce baiser si longtemps, et tous ses rêves n’étaient rien en comparaison de la sensation qu’elle éprouvait en ce moment. Son cœur battait de plus en plus fort et sa respiration se saccadait. Mais il était trop tôt, beaucoup trop tôt pour aller plus loin. Comme si il avait lu dans se pensées, Harm mit fin au baiser en retirant doucement ses lèvres mais le contact de leurs corps restait bien réel. Sans qu’aucune parole ne soit prononcée, Sarah se blottit dans les bras d’Harm et c’est libérée et sereine, qu’elle s’endormit doucement contre son torse. Harm ne tarda pas à la rejoindre, laissant la tension de ces dernières semaines disparaître dans un nuage de fumée. 



26/03/2011
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