Sanrever

5 ème partie

Sarah Mackenzie

 

5ème partie

 

 

 

7 juin 2000

Quelque part dans le sud de la province de Kandahar, Afghanistan

 

Cela faisait maintenant huit mois qu’elle n’avait pas vu la lumière du jour. Huit mois qu’elle vivait dans cette unique pièce mesurant trois mètres sur quatre. Elle dormait sur un matelas a même le sol, devait faire ses besoins dans une bassine qui était changée tous les deux jours. Une fois par semaine on lui donnait une cuvette remplie d’eau et un peu de savon pour se laver. Elle n’avait qu’un seul repas par jour, souvent composé uniquement d’un bol de riz et d’un peu d’eau. Une fois par semaine elle avait le droit à de la viande et à un verre de lait de chèvre. Mais ce n’était pas vraiment pour elle, c’était pour le bien du bébé.

 

Au fur et à mesure des mois, elle avait vu son corps changer. Le bébé puisait toutes ses réserves, si bien que son ventre s’était arrondit, mais sinon elle n’avait  plus que la peau sur les os.

 

Cette nuit là, elle se réveilla à cause de violentes douleurs dans le ventre, elle s’adossa au mur mais ce fût pire. Soudain elle sentit un liquide couler le long de ses jambes, le travail avait commencé, elle allait avoir le bébé.

 

Elle appela à l’aide, mais à cette heure-ci, elle savait très bien qu’ils étaient encore en train de dormir. Elle tenta encore de se faire entendre, mais elle n’avait plus la force de crier, elle devait se concentrer sur son bébé. Elle se rappela la naissance d’AJ, comment Harriet respirait et poussait en même temps que les contractions. Seulement là elle était seule, elle n‘avait pas l’Amiral pour l’aider et l’encourager, et pourtant elle sentit sa présence et entendit sa voix. Cette sensation l’apaisa un peu et elle essaya de suivre les conseils de cette voix qui remontait dans ses souvenirs.

 

Elle avait l’impression que cela durait une éternité et toujours personne pour venir l’aider. Elle concentra ses dernières forces et poussa encore une fois, elle sentit le bébé sortir d’elle et entendit son premier cri. Elle était épuisée, mais elle savait qu’elle devait encore pousser pour le libérer complètement et pour éjecter le plaisanta. Enfin elle réunit ses dernières forces pour se redresser et observer son bébé allongé sur le matelas tâché. Le cordon, elle devait couper le cordon, mais comment ! Elle pinça le cordon avec ses doigts et avec ses dents elle le coupa. Elle observait cet être si petit, si fragile, elle devait le nettoyer, l’envelopper. Elle retira sa  chemise et la déchira en deux. Elle mouilla le premier morceau avec le peu de salive qu’elle arriva à sécréter et commença à toiletter son petit ange. Lorsqu’elle eut fini, elle l’enveloppa dans le second morceau et le serra contre elle. Quelques secondes plus tard, la bouche du nouveau né avait trouvé le chemin jusqu’à son sein et tétait son premier repas.

 

_ Mange mon ange, maman est là et te protègera.

 

Allan finit tranquillement son repas puis s’endormit dans les bras de sa mère. Mac s’allongea nue sur le matelas, laissant Allan dormir sur sa poitrine. Malgré la situation dans laquelle elle se trouvait, elle ressentait une sensation de bien-être et d’accomplissement, elle avait enfin trouvé ce qu’elle cherchait depuis toujours.

 

Quelques heures plus tard elle entendit le gond de la porte, le garde du matin effectuait sa ronde, il était à peine entré dans la pièce qu’il fît demi tour et qu’elle l’entendit crier en arabe de prévenir le chef parce que la femme avait mis son enfant au monde. Il ne fallut pas plus de cinq minutes à ce dernier pour apparaître, quand il vit la situation de Mac, il demanda à ce qu’on amène une bassine d’eau et un linge propre pour la mère et l’enfant. Puis il saisit le bébé et l’amena dans la lumière du couloir pour l’observer.

 

_ Un garçon, ça c’est bien, ça fera un bon soldat.

 

Mac avait voulu récupérer son fils, mais l’un des gardes avait braqué son arme sur elle.

 

_ Ne vous inquiétez pas Sarah, il va rester avec vous, un homme a besoin du lait de sa mère pour devenir fort. Avez-vous donnez un prénom à ce garçon ?

_ Oui… Allan.

_ Très joli prénom, je l’autorise. Ah, voici l’eau, lavez-vous et lavez votre fils, voici des chemises pour vous deux. Ensuite on va vous faire amener deux bols de riz, vous avez besoin de reprendre des forces.

 

Mac ne dit pas un mot et commença à donner son premier bain à Allan, puis elle l’emmitoufla dans la chemise beaucoup trop grande pour un nouveau né. Elle le posa délicatement sur le matelas et se lava à son tour sous les regards désireux de ses geôliers. Elle savait que maintenant qu’elle avait accouché, il ne tarderait pas à abuser à nouveau d’elle. Tel en était le prix pour rester en vie et voir grandir son fils.

 

 

18 octobre 2006

Quelque part dans le sud de la province de Kandahar, Afghanistan

 

Aujourd’hui Aminata fêtait déjà ses un an. Pour l’occasion, sa sœur Elemiah et son frère Allan avaient dessiné un gâteau avec une bougie sur le sol poussiéreux de la cellule où ils vivaient tous les trois avec leur mère. Elemiah était née au printemps 2002, à quatre ans elle savait déjà parler trois langues et commençait à apprendre à compter et à lire. Son frère Allan âgé de six ans, lui faisait de temps en temps la lecture aidé de sa mère pour les mots les plus compliqués. C’était trois enfants éveillés et intelligents, mais qui n’avaient pas des yeux d’enfants.

 

Allan détestait les hommes qui venaient le soir pour toucher sa mère, elle ne disait jamais rien, pas une larme, pas un cri. Elle les croyait endormi et ne voulait surtout pas qu’ils le sachent. Mais Allan, ne dormait jamais, il regardait sa mère si belle souffrir en silence sous les assauts de ces hommes et il attendait le jour où il pourrait la venger. Et oui il n’avait que six ans, mais déjà il connaissait le Mal.

 

Le chef du clan savait que ce petit garçon connaissait tout. Il venait souvent dans la cellule et l’emmenait avec lui faire le tour du campement. Il voulait faire de lui un soldat pour sa cause, mais Allan savait ce qu’il devait faire pendant ces excursions, il se devait de mémoriser tout ce qu’il voyait, chaque détail. Sa mère le lui avait apprit dès les premières excursions, trois ans plus tôt. Lorsque l’homme le ramenait auprès de sa famille, il attendait toujours quelques heures avant de tout raconter à sa mère.

 

Mac quand à elle, pendant ces absences, était toujours angoissée, elle avait toujours peur qu’Allan ne revienne pas. Pour éviter de trop y penser, elle s’occupait de ses deux filles. Elle savait que ses enfants étaient en avance sur leur âge au niveau de l’apprentissage, mais les journées étaient longues et les livres étaient la seule chose qu’elle avait réussi à obtenir avec un cahier et un crayon à papier. Chaque jour elle notait sur les livres, entre les lignes, les renseignements qu’elle arrivait à glaner. Elle notait tout cela en différentes langues, mais n’utilisait ni l’arabe, ni l’anglais. D’ailleurs Allan avait appris trois autres langues de cette façon, elle restait toujours impressionnée devant son envie d’apprendre toujours plus.

 

 

5 novembre 2009

Quelque part dans le sud de la province de Kandahar, Afghanistan

 

_ Maman, je peux te poser une question ?

_ Bien sûr Allan, d’habitude tu ne me demandes pas la permission, qu’y-a-t-il ?

_ Ben voilà, il y a quelques années, je t’ai demandé comment on faisait les bébés.

_ Oui je me souviens, tu te poses encore des questions à ce sujet ?

_ Oui beaucoup.

_ Allan, tu as l’air soucieux. Ben j’ai remarqué a plusieurs reprises et cela même avant la naissance d’Aminata que tu avais l’air d’attendre un bébé et pourtant il n’y a jamais aucun bébé qui ne soit né.

 

Mac écoutait son fils avec attention, elle voyait aussi que ses deux filles ne perdaient pas une miette de la conversation. Elle ne savait pas comment expliquer à ses enfants que beaucoup de choses peuvent faire qu’un bébé ne vienne jamais. Elle réfléchissait à la réponse adéquate mais n’en trouvait pas.

 

_ Maman ça va ?

_ Oui mon ange, je réfléchissais.

_ Alors est-ce que tu as été enceinte en dehors de nous trois ?

_ Oui mon ange, mais j’ai perdu ces bébés pendant qu’ils grandissaient dans mon ventre. Ils n’étaient pas aussi résistant que vous trois.

_ Maman, si tu avais mangé correctement, tu n’aurais pas perdu ces bébés ?

_ C’est possible, mais ce n’est pas certain Elemiah.

_ Maman, on est là tous les trois parce que ces salauds te font du mal presque toutes les nuits, tu…

_ Que dis-tu ?

_ Maman, on sait qu’ils viennent te voir quand on est endormi, où quand ils pensent que nous dormons, mais je ne supporte plus de les voir te faire du mal, je veux les voir mourir.

 

Mac avait les larmes aux yeux, jamais elle n’aurait pensé que ses enfants savaient et encore moins qu’ils avaient une telle haine en eux. Allan s’était approché d’elle et avait passé ses bras autour de son cou, ses sœurs l’avaient imité. Elle avait beaucoup de chance d’avoir trois enfants aussi adorables, mais avait peur pour leur avenir.

 

_ Maman, est-ce que tu regrettes que l’on soit né ?

_ Non, non, jamais de la vie, je vous aime tous les trois et jamais, vous m’entendez, jamais vous ne devez penser que je ne vous aime pas.

_ Maman, je ne veux plus vivre ici.

_ Moi non plus, je veux voir toutes ces belles choses dont tu parles dans tes histoires.

_ Je sais les filles, mais…

_ Non maman, pas de mais, on va s’enfuir tous les quatre, on peut y arriver.

_ Allan, nous sommes au beau milieu du désert, ils nous auront rattrapés où l’on sera mort avant de rejoindre une ville.

_ Je ne suis pas d’accord, nous ne sommes pas si loin que ça de Kandahar, j’ai vu une carte dans le bureau du chef, il n’y a que quelques jours de marche. Je vais essayer de subtiliser une carte et une boussole cette semaine, il y en a plein dans le bureau.

_ Il ne te laissera jamais seul.

_ Sauf si vous détournez son attention.

_ Allan je…

_ Maman, les filles ont raison, y’en a marre d’être des prisonniers, on dirait que tu as baissé les bras, tu n’étais pas comme ça quand j’étais petit.

_ Tu as raison, très bien on va essayer, mais les enfants si jamais ils découvrent ce que nous préparons, nous allons vivre un véritable enfer, bien pire que tout ce que l’on a pu subir jusqu’à ce jour.

_ Je n’ai pas peur d’eux !

_ Moi non plus !

_ Moi pareil qu’eux !

_ Je vous aime tous les trois.

 

 

12 novembre 2009

Quelque part dans le sud de la province de Kandahar, Afghanistan

 

Durant la semaine qui venait de s’écouler, Allan avait repéré où se trouvait exactement le matériel dont il avait besoin. Mac, elle, avait relu toutes les notes qu’elle avait annotées depuis des années dans ses livres.

 

C’était aujourd’hui qu’ils avaient décidé d’agir pour s’emparer du nécessaire. En une seule fois, ils devaient récupérer une carte et une boussole, ainsi que l’un des passes pour les portes du camp. Pourquoi aujourd’hui plutôt qu’un autre jour, tout simplement parce que l’inventaire du matériel avait lieu une fois par semaine et que ce dernier avait eu lieu la veille.

Allan se trouvait depuis deux heures avec le chef du camp, il devait trouver un moyen pour qu’il l’emmène dans son bureau.

 

_ Dites Monsieur, j’aimerais beaucoup qu’une fois encore vous me racontiez l’histoire des armes qui se trouvent dans votre bureau.

_ C’est vrai ?

_ Oui, je trouve cela passionnant, et un jour j’espère avoir aussi de telles histoires à raconter.

_ Je suis heureux que tu penses ainsi, tu es digne de faire partie de notre armée. Allons donc voir ces armes qui te fascinent tant.

 

Ils prirent donc la direction du bureau, pour s’y rendre ils passèrent devant la pièce où se trouvait sa mère et ses sœurs. Quelques pas plus loin, il fit semblant de trébucher et poussa un cri en s’étalant de tout son long sur le sol.

 

_ Ça va ?

_ Oui, j’ai juste été surpris.

 

Il savait que sa mère l’avait entendu et que la phase B de leur plan était en route.

 

Il se trouvait dans le bureau depuis vingt minutes à écouter les histoires du chef, il n’attendait qu’une chose, le cri qui proviendrait de la cellule. Mais ce ne fut pas un cri mais plutôt un hurlement qui se fit entendre quelques secondes plus tard.

 

_ À l’aide ! Venez, dépêchez-vous.

_ Reste-là, je vais voir ce qui se passe.

_ Mais… je…

_ Non, tu restes là !

_ Très bien.

 

Le chef partit en direction de la cellule et le laissa seul dans le bureau. Il ne perdit pas une seconde et se saisit d’une carte sur le plan de travail. Elles étaient toutes identiques, ils s’en servaient pour planifier leurs attaques. Il la plia aussi petit que possible et la glissa dans son slip. Ensuite il ouvrit le tiroir qui se trouvait sous le plan de travail et y prit une boussole, il allait le refermer lorsqu’il remarqua tout au fond du tiroir une pince toute rouillée qui semblait avoir été oubliée là. Il la prit aussi et glissa les deux objets au même endroit que la carte. Puis il se remit à l’endroit où il se trouvait lorsqu’on l’avait laissé seul. Et l’air de rien il continua à observer les armes sur le mur.

 

 

Pendant ce temps dans la cellule.

 

_ Que se passe t-il ici ?

_ Chef, la gamine s’est ouvert la main.

_ Comment a-t-elle fait cela ? Il n’y a aucun objet tranchant dans cette pièce.

_ Je… je…

_ Colonel ?

_ Avec un morceau de verre que vos hommes ont oublié de ramasser après l’une de leur lubie !

_ Je vois. Toi là ! Vas chercher l’infirmier.

_ Oui chef.

_ Bon toi, surveilles-les, pendant ce temps moi je retourne auprès du garçon.

_ À vos ordres.

 

Pendant que tout le monde était concentré sur Aminata et Mac, personne ne fit attention à Elemiah. Elle avait profité de la confusion pour récupérer la clé sur la porte, avait retiré du trousseau celle dont elle avait besoin et avait replacé ce dernier dans la serrure. Grace à leurs années de recherches, ils avaient comprit que sur chaque trousseau se trouvait deux passes qui ouvraient pratiquement toutes les portes.

 

Quelques minutes suffirent à l’infirmier pour intervenir et il était en train de terminer le pansement d’Aminata lorsqu’Allan fut reconduit à la cellule.

 

_ Petite sœur ! Ça va ? Tu as mal ?

_ Ça va mieux, ça pique un peu.

_ Tu vois je t’avais dit que tout allait bien !

_ C’est vrai, merci de l’avoir soigné.

_ Bon essayez de rester tranquille maintenant, il y a eu assez de vagues pour aujourd’hui. Je vais demander à mes hommes de rester à l’écart de votre demeure pendant quelques jours. Ils ont mérité une punition pour leur négligence.

 

 

15 novembre 2009

22H30

 

_ Maman c’est bon, il n’y a plus un bruit.

_ Très bien, on va attendre encore une heure pour être sûr. Le changement de patrouille étant à vingt-trois heure, ça devrait bien se passer et nous laisser neuf heures avant qu’ils ne s’aperçoivent de notre disparition.

 

 

23H00

 

Le garde de nuit venait de vérifier que tout le monde dormait bien dans sa cellule. Il referma la porte et retourna devant la télévision avec ses collègues, laissant les chiens se charger de la surveillance extérieure.

 

 

23H30

 

_ Les enfants on y va. Surtout pas un mot jusqu’à ce que l’on soit à une bonne distance du grillage.

_ Oui maman.

_ Allan tu t’occupes des chiens pendant que tes sœurs et moi coupons le grillage.

_ Pas de souci, ils me connaissent bien et aiment jouer avec moi.

 

Les derniers détails en place, Mac ouvrit tout doucement la porte pour que celle-ci ne grince pas, puis une fois que ses enfants furent en sécurité dans un coin sombre du couloir, elle la referma à clé. Ils passèrent tous les quatre en rampant devant la porte des gardes, puis se relevèrent et filèrent vers la porte arrière.

 

Mac prenait bien soin de refermer derrière elle chaque porte qu’ils utilisaient. Arrivés à cette dernière porte, Allan passa le premier et se dirigea vers les chiens qui le reconnurent de suite. Il s’agenouilla et commença à leur prodiguer des caresses.

 

Pendant ce temps Mac et ses filles partirent dans la direction opposée. Arrivées près du grillage, les filles creusèrent un peu la terre et Mac entailla quelque peu le grillage au même endroit avec la pince qu’avait subtilisée Allan. Lorsque l’espace fut assez grand, elle fit passer ses deux filles et leur demanda d’aller se cacher derrière la dune de sable le plus vite possible. Elle passa à son tour de l’autre côté et commença à reboucher le trou en laissant assez d’espace pour qu’Allan puisse s’y faufiler. Le travail terminé, elle partit à reculons en direction de ses filles tout en effaçant les traces laissées dans le sable. Puis elle attendit anxieusement que son fils les rejoigne.

 

Allan jouait toujours avec les chiens, il bougeait de façon à se rapprocher de son but tout en balayant le sol avec une broussaille pour effacer ses traces, ce qui par la même occasion amusait beaucoup les chiens. Il arriva enfin au grillage, se faufila dessous, reboucha complètement le trou et remis le grillage correctement, si on y regardait pas de très près on ne voyait pas les quelques entailles. Les chiens se trouvaient toujours là et croyaient à un jeu, il lança la broussaille au loin et ils coururent après en silence, c’est de cette façon qu’ils avaient été dressés. Allan en profita pour s’écarter du grillage tout en continuant d’effacer ses traces et rejoignit enfin sa mère et ses sœurs. Il était temps pour eux de commencer une longue marche dans le désert. Ils avaient bien étudié la carte et savaient exactement la distance qu’ils devaient parcourir chaque nuit et où se mettre à l’abri le jour. La région était faite de sable et de rochers, la température extérieure ne dépassait pas les dix degrés Celsius  la journée et les nuits étaient froides. Ils étaient peu couverts et dormaient serrés les uns contre les autres, cachés le plus souvent parmi les rochers. Mac restait éveillée et montait la garde à chaque fois, son fils Allan le savait et dès qu’il se réveillait prenait le relais pour que sa mère puisse aussi se reposer.

 

Trois jours déjà qu’ils s’étaient enfuis, les rebelles avaient sûrement découvert leur disparition et étaient à leur recherche. Il leur faudrait encore trois jours de plus pour atteindre la ville de Kandahar située dans la province du même nom. Là Mac espérait trouver des soldats américains ou français ou de toutes autres nationalités. Elle espérait que la base internationale existait toujours. De là elle arriverait surement à rejoindre l’ambassade américaine à Kaboul.

 

Il leur fallut finalement quatre jours pour atteindre Kandahar. Ils y arrivèrent au milieu de la nuit et restèrent cachés dans les montagnes près de la ville, ils devaient attendre le jour pour voir si une présence militaire étrangère subsistait encore. Au petit matin elle entendit au loin un bruit de moteur, du point où elle se trouvait, il sembla à Mac reconnaître l’uniforme français, il fallait aborder ces soldats mais des hommes des rebelles afghans surveillaient certainement les alentours, il fallait être prudent. Mac décida alors d’envoyer Elemiah à la rencontre de ces hommes. Elemiah était une petite fille intelligente avec la peau mate et de longs cheveux noirs. On la prenait aisément pour une enfant afghane. De plus elle parlait très bien l’arabe, l’américain et le français, plus deux autres langues. Elle n’avait que sept ans, mais aucune peur ne put se lire sur son visage lorsqu’elle avança seule à découvert vers les soldats.



13/03/2011
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