Sanrever

2ème partie

La pause gourmande

2ème partie

 

 

8 janvier 2005

 

Cela faisait maintenant deux jours que Mattie se creusait la tête pour trouver une idée. Elle en avait bien une mais bon, ce n’était pas vraiment son genre de trahir une promesse. Elle décida de se rendre au JAG pour essayer d’élaborer un plan avec Sturgis. Elle arriva sur les coups de midi et Sturgis l’invita à déjeuner pour qu’ils puissent discuter tranquillement.

 

_ Alors ça se passe bien l’école ?

_ Oui pas de problème ! Par contre pas d’idée pour notre petit défi !

_ Ne m’en parle pas, j’ai beau retourner ça dans tous les sens, je ne trouve pas !

_ C’est idiot, enfin non, ils sont idiots ! Ils s’aiment, tout le monde le sait, sauf eux !

_ Ouai enfin sauf Harm !

_ Comment ça ! Moi je dirais sauf Mac ! Elle ne se rend même pas compte qu’elle le rend dingue !

_ Harm a beau être mon ami, il est aveugle. Cette femme l’aime plus que sa vie et lui il ne voit rien !

_ Stop là ! Détiendrais-tu des informations que je n’ai pas ?

_ Euh… Qu’est ce qui te fait dire cela ?

_ Moi je sais quelque chose mais j’ai promis de me taire !

_ Ah alors comme ça nous sommes deux !

_ Attends, mais j’y pense, j’ai promis de ne rien dire à Mac ! Mais tu n’es pas Mac !

_ Euh… non pas à ce qu’il me semble ! Et moi j’ai promis de ne rien dire à Harm !

_ Tu me dis ce que tu sais et je te dis ce que je sais ! C’est plutôt un bon deal !

_ Ok ! Ça me va et puis c’est pour leur bien !

_ Tu commences ?

_ Bon ok, alors disons que Mac, a laissé échapper devant moi qu’elle était amoureuse de Harm !

_ C’est vrai ? Quand ça ?

_ Alors attends une seconde, ça doit faire 3 ans !

_ 3 ans ?! Et tu n’as rien dit pendant tout ce temps ? Moi ça ne fait que quelques semaines que Harm m’a avoué qu’il l’aimait !

_ Je trouve déjà étonnant qu’il te l’ait dit !

_ Ce n’est pas faux ! Bon maintenant qu’on est certain qu’ils s’aiment vraiment, on fait quoi ?

_ Je pense qu’on doit les amener à se parler enfin ! Toi, tu insistes auprès de Harm pour qu’il lui avoue ses sentiments et moi je m’occupe de Mac. Ils rentrent dans quelques jours, ça nous laisse le temps de préparer un beau discours.

 

Pendant ce temps, sur le Patrick Henri, l’enquête suivait son court. Mac avait déjà interrogé plus de quinze marins en une seule matinée et elle espérait que son collègue ait fait aussi bien qu’elle. Elle se dirigea donc vers le mess, lieu ou Harm conduisait ses interrogatoires. Là, elle le trouva complètement détendu, faisant de grands sourires et discutant avec l’infirmière de bord. Elle s’approcha de leur table d’un pas décidé, la jalousie guidant ses actes. Elle se saisit de la pile de dossiers de son collègue et là, elle cru qu’elle allait exploser.

 

_ Deux ? Seulement deux ! Mais vous vous tournez les pousses ou quoi ? Je vous rappelle que nous somme ici pour mener une enquête et non pas pour remplir votre carnet de rendez-vous ! Lieutenant, vous pouvez disposer, nous n’avons plus de questions !

_ Non mais ça ne va pas Mac ! Qu’est ce qui vous prend ! Abby est l’infirmière de bord et donc détient de nombreuses informations. Il était de mon devoir d’en savoir un peu plus sur elle et ses activités.

_ Abby ! Non mais vous vous fichez de moi ou quoi ?

_ Serait-on jalouse Marines ?

_ Jalouse de cette blonde mal coiffée, sûrement pas !

_ Oh que si vous êtes jalouse !

_ Je vous dis que non ! Alors qu’avez-vous appris ?

_ Ben rien du tout ! J’en suis au point mort ! Mais j’ai un rencard samedi soir, le bateau rentre au port.

_ Et vous êtes fier de vous en plus ! Non mais ravalez-moi ce sourire. Je vais faire mon rapport à l’Amiral, j’espère que vous aurez plus avancé dans vos interrogatoires.

 

Mac se saisit d’un sandwich et quitta le mess pour se rendre dans sa cabine. Là elle balança tous ses dossiers contre le mur puis se laissa tomber le long de la porte avant d’éclater en sanglots en touchant le sol.

 

_ Mais pourquoi diable a-t-il invité cette fille à dîner. Oui je suis jalouse et j’en ai assez que ce calamar prétentieux me fasse tourner en bourrique.  Pourquoi elle et pas moi ! Qu’a-t-elle de plus que moi ? Harmon Rabb Junior j’en ai assez, vraiment plus qu’assez de devoir rester toujours loin de votre vie, de n’être qu’une simple amie à qui vous racontez vos rendez-vous du samedi soir quand les miens restent si désespérément vides. Mais mon dieu ! Qu’ai-je fais pour tomber amoureuse de ce fichu pilote.

 

Mac resta encore un bon moment à pleurer, ses nerfs de marines venaient de lâcher. Elle était, pendant un instant, redevenue cette femme vulnérable et seule. Elle se ressaisit, se releva et alla ramasser ses dossiers. Elle les posa sur son bureau et alla se passer un peu d’eau sur les yeux, il ne fallait pas que Harm s’aperçoive qu’elle avait pleuré. Maintenant elle savait ce qu’elle devait faire. Tourner la page et s’éloigner au plus vite de cet homme qui lui faisait perdre la tête. 

 

 

17 janvier 2005

 

L’enquête avait duré plus longtemps que prévu, Mac et Harm étaient donc revenus à Washington dans la nuit de vendredi. Entre eux, le ton était des plus glacial, les incidents s’étaient enchaînés et cette fois, ils étaient vraiment fâchés. Harm avait passé plus de temps à jouer le joli cœur auprès de l’infirmière qu’à mener son enquête. Mac, du coup, avait passé dix jours pratiquement seule, restant dans sa cabine à l’écart de cette vision d’horreur.

Elle avait consacré tout son week-end à rédiger un courrier de demande de mutation. Elle était bien décidée cette fois, à aller de l’avant.

Elle était au bureau depuis déjà plus d’une heure lorsque Harm pénétra enfin sur le plateau du JAG. Une fois encore, il était en retard et ils allaient se faire enguirlander par l’Amiral à cause de lui. Elle sortit de son bureau et l’interpella sèchement.

 

_ Capitaine ! Vous êtes en retard, cela fait plus de vingt minutes que l’Amiral nous attend !

_ Je suis dé…

_ Désolé comme d’habitude ! Bon on y va ?

 

Il l’avait suivie sans rajouter un mot, Mac était de mauvaise humeur et mieux valait ne pas en rajouter. Elle avait prononcé ces mots sur un ton glacial, et tout le plateau était resté surpris par cet échange. Sturgis et Bud, qui n’avaient pas perdu une miette de leur dispute étaient rentrés dans le bureau de ce dernier pour en parler.

 

_ Mais qu’est ce qu’ils ont encore ces deux là ?

_ Je me posais exactement la même question. Il a du se passer quelque chose.

_ C’est certain j’ai rarement vu le Colonel dans cet état.

_ Ben, je dois avouer qu’elle m’a donné la chair de poule. Je sens que ma mission vient de se corser. Je vais essayer de questionner Mac. Vous pouvez essayez de tirer les vers du nez de notre pilote !

_ Oui bien sûr !

 

Pendant ce temps, dans le bureau de l’Amiral, nos deux avocats en prenaient pour leurs grades.

 

_ Rabb ! Vous ne pouvez pas arriver à l’heure non d’un chien ! Le secrétaire d’Etat attend le compte rendu de votre enquête, il vient de me passer un savon ! Et vous Mackenzie ! Mais qu’est ce qui vous a pris non de dieu ?

_ Euh… De quoi parlez-vous Amiral ?

_ De quoi ? De votre petite escapade en serviette de bain sur le pont d’envol, voilà de quoi je parle ! Et vous ne rigolez pas Capitaine !

_ Je… je suis désolée Amiral, je…

 

Mac ne put finir sa phrase, elle sentit les larmes lui monter et sortit en courant du bureau de son Co ! L’Amiral se tourna vers Harm attendant une explication mais il n’obtint qu’un haussement d’épaule pour réponse. Il décida donc de partir à la recherche de son chef d’état major, ce n’était pas dans ses habitudes d’agir de la sorte. Après dix minutes de recherches, il finit par la retrouver enfermée dans les toilettes des femmes.

 

_ Colonel ? Colonel, vous allez bien ?

_.....

_ Mac, sortez de là ! C’est un ordre !

 

Mac ouvrit doucement la porte et se trouva nez à nez avec son Co. Il n’en revint pas, elle avait le visage empli de larmes, jamais il ne l’avait vue dans cet état.

 

_ Je…je n’ai pas fait exprès, je ne voulais pas….

_ Mac, arrêtez de pleurer, ce n’est pas si grave ! Par contre vous m’inquiétez, Ce n’est pas dans vos habitudes de vous mettre dans des états pareils.

_ Amiral, je… Je voudrais me faire muter.

_ Quoi ?!!!!!

_ Je ne veux plus rester ici. Je souffre trop !

_ Vous souffrez ? Qu’y a-t-il ? Vous pouvez me parler, je peux entendre vos problèmes Mac. Il faut savoir se confier de temps en temps.

_ Je… je ne peux pas, je suis désolée Amiral.

_ Très bien, mais sachez, que ma porte sera toujours ouverte pour vous.

_ Merci, c’est gentil. Tenez, voici ma demande de mutation.

_ Je ne peux pas vous faire changer d’avis ?

_ Non !

_ Est-ce que ça a un rapport avec le Capitaine Rabb ?

_ Je ne souhaite pas en parler monsieur !

_ Très bien !

 

Pendant ce temps là sur le plateau, beaucoup s’interrogeaient  sur la sortie précipitée de Mac. Tout le monde avait assailli Harm de question, mais il n’avait pas su quoi leur répondre. L’Amiral revint enfin sur le plateau et demanda expressément que chacun regagne son poste avant de  retourner dans son bureau, invitant Harm à le suivre.

 

 

Tour le plateau avait suivi Harm et l’Amiral du regard et personne à l’exception de Sturgis n’avait vu Mac regagner son bureau.

 

Bureau de l’Amiral

 

_ Asseyez-vous Capitaine !

_ A vos ordres Monsieur.

_ Que ce passe t’il entre Mac et vous ?

_ Je vous demande pardon ?

_ Que lui avez-vous fait pour la mettre dans cet état ?

_ Mais je n’ai rien fait Monsieur, je ne comprends pas !

_ Que s’est-il passé sur ce fichu porte avion !

_ Ben en fait Monsieur, je pense que Mac est fâchée parce que, tout comme vous, je l’ai réprimandée sur le fait d’être sortie dans cette tenue. De plus elle se sent vulnérable par ce que je l’ai vu …

_ Parce que vous l’avez vue en serviette ? Ce n’est pas son genre, elle n’est pas susceptible à ce point.

_ Ben en fait je l’ai vu nue !

_ Quoi ?! Qu’est ce que c’est que cette histoire ?

 

Harm raconta alors comment ils s’étaient disputés pour la serviette et du fait de son inquiétude, Mac s’était retrouvée nue devant lui.

 

_ Hum ! Soit et alors je ne pense pas que simplement ce fait l’amène à demander sa mutation !

_ Sa… sa quoi ?

_ Vous n’étiez pas au courant ?

_ Euh non, je ne comprends pas.

_ Très bien rompez !

_ A vos ordres !

 

Pendant ce temps bureau de Mac

 

Sturgis hésitait encore à frapper à la porte, il allait finalement se lancer lorsqu’elle  s’ouvrit devant lui. Tout d’abord surpris, il ne dit rien, puis se reprit très vite en  demandant à Mac s’il était possible de lui parler.

 

_ Entrez Sturgis.

_ Mac, qu’est ce qui ne va pas ? Vous savez que vous pouvez me parler.

_ Tout va très bien.

_ Non pas à moi. Qu’est ce que ce crétin de pilote a encore fait ?

_ Comment vous faites ?

_ Comment je fais quoi ?

_ Comment vous faites pour savoir toujours ce qui se passe, je suis lisible à ce point ?

_ Pas du tout, c’est juste que je sais quelque chose qui me fait arriver à cette conclusion.

_ Oui c’est vrai.

_ Mac qu’y a-t-il ?

_ J’en ai assez Sturgis, je jette l’éponge, voilà ce qu’il y a !

_ Vous renoncez ? Sans même lui avoir dit ?

_ Oui ! Ça ne pourra jamais marcher entre nous.

_ Là je ne suis pas du tout de votre avis.

_ Et puis Harm a quelqu’un de toute façon.

_ Il a quelqu’un ?

_ Oui !

_ Mais alors, vous êtes jalouse !

_ Ne vous moquez pas de moi !

_ Mac je ne me moque pas de vous, bon si, c’est vrai un petit peu tout de même. Mais Mac vous devriez lui dire. Je suis sûr qu’il ressent la même chose que vous.

_ Ça j’en doute !

_ Ben pas moi !

_ Il… il vous a parlé ?

_ Non, pas à moi.

_ Comment ça pas à vous ?

_ Mac, écoutez, faites-moi confiance et dites lui ce que vous ressentez.

_ Je….

_ Vous avez demandé votre mutation ?

_ Harm ….

_ Vous quoi ?

_ Vous avez perdu la tête c’est ça ? Non mais qu’est ce qui ne tourne pas rond chez vous ? Ce n’est quand même pas parce que je vous ai vu nue que vous devez partir travailler ailleurs.

_ Tu l’as vue quoi ?

_ Ça ne vous regarde pas Harm !

_ Comment ça ? Vous êtes ma partenaire et donc ça me regarde.

_ Harm, frère, tu y vas un peu fort là.

_ Oh toi, la ferme !

_ Sturgis, restez en dehors de ça.

_ En dehors mais Mac, vous…

_ Sturgis vous m’avez promis.

_ Qu’est ce que c’est que cette histoire encore ? Qu’est ce que vous me cachez tous les deux ? Tu le savais c’est ça ? Espèce de vieux chacal !

 

Harm fit demi-tour et partit en claquant la porte. Mac pria Sturgis de se retirer et s’effondra une fois de plus en larmes sur son bureau.

 



26/03/2011
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