11 ème partie
Sarah Mackenzie
11 ème partie
Mercredi 6 janvier 2010
13H45
QG du JAG
_ Le Commandant Rabb est dans son bureau ?
_ Oui Monsieur, sauf s’il est sorti durant ma pause déjeuné.
_ Merci Sergent.
_ Vous voulez que je vous annonce ?
_ Ce ne sera pas nécessaire.
Sturgis frappa et entra dans le bureau de son ami sans attendre de réponse. Harm se trouvait dos à lui dans son fauteuil et regardait par la fenêtre. Il n’avait pas allumé le néon malgré la pénombre qui régnait dû au mauvais temps. Washington était recouvert par la neige en cette saison. Harm regardait les flocons tomber jusqu’à ce qu’ils s’écrasent sur le sol, une voiture, un lampadaire. Il était si absorbé par ses pensées qu’il n’avait pas entendu son ami entrer.
_ Je vois que tu bosses dur.
_ Hein… Quoi ? Ah Sturgis c’est toi.
_ Eh oui, ce n’est que ce bon vieux Sturgis ! Et tu as de la chance que ce soit moi, qu’est-ce que tu fous bon sang ! Vas-tu me dire ce qui se passe à la fin ?
_ Rien, tout va bien.
_ Tu te fiche de moi ? Ton bureau est exactement dans le même état que lorsque tu es revenu hier.
_ Et alors ?
_ Et alors ! Je te signal que le procès commence lundi et qu’on a encore rien de concret pour défendre nos clients.
_ Ouais, ouais, ça va y’a pas le feu.
_ Harm quelque chose te tracasse et je voudrais savoir quoi. En tout cas, quelque chose me dit que notre nouveau CO n’y est pas pour rien.
_ Laisse-là en dehors de ça !
_ Dans le mille ! A chaque fois que j’aborde le sujet tu te mets sur la défensive. Quels sont tes rapports avec elle ? J’ai cru comprendre qu’avant sa disparition vous étiez assez proche.
_ Ça ne te regarde pas !
_ Du moment où cela nuit à notre enquête, ça me regarde. Tu passes tes journées dans le noir à regarder dehors.
_ Voilà, je sors le dossier et je me mets au travail, ça te va ?
_ Pas vraiment mais je te connais tu ne me diras rien. Je repasse en fin de journée pour que l’on compare nos notes.
_ Ok !
Sturgis regagna son bureau et laissa son ami à son travail.
15H30
Bureau de Sarah Mackenzie
_ Repos Lieutenant, prenez un siège.
_ A vos ordres Madame.
_ Alors Lieutenant Gregory Vukovic, vous avez rejoint le JAG en deux mille quatre. Vous vous plaisez ici ?
_ Oui Madame, chaque jour est un nouveau défi, j’adore l’ambiance de compétition ainsi que l’odeur du tribunal.
_ Je lis dans votre dossier que vous aimez interpréter les règles de droit à votre manière, mais je lis aussi que vous obtenez de bons résultats lors de vos plaidoiries.
_ Disons Madame que je dépoussière un peu ces vieux trucs.
_ Ces trucs comme vous dites, sont les règlements militaires qui font régner l’ordre et la discipline depuis des années. J’ai connu un jeune officier qui se comportait comme vous, ça lui a valu pas mal d’ennuis tout au long de sa carrière mais par chance il a toujours su retomber sur ses pattes.
_ Je vous fais penser à quelqu’un ! J’aimerais bien le rencontrer, je suis sûr que je m’entendrais bien avec lui.
_ Oh mais il travaille toujours au JAG.
_ Ah bon ? Personne ici ne correspond à votre description. Qui est-ce ?
_ Le Commandant Rabb.
_ Ok, vous m’avez bien eu Madame.
_ Oh mais je ne plaisantais pas, vous pouvez poser la question au Capitaine Roberts.
_ Mais Madame, le Commandant Rabb est l’opposé de moi. Il est froid, distant et ne plaisante jamais.
_ Voilà ce qui arrive à trop plaisanter.
_ Ok, vous voulez me faire peur. Message reçu, je vais essayer de suivre un peu plus la ligne droite.
_ Lieutenant, rien ne vous empêche de faire quelques détours, mais lorsque ceux-ci deviennent un peu trop éloignés, sachez demander votre chemin à un guide.
_ Je crois avoir saisi, je viens vous rendre compte si une idée trop biscornue me vient à l’esprit.
_ Tout à fait Lieutenant, un berger protège mieux ses brebis s’il connaît parfaitement le terrain et son troupeau.
_ J’aime beaucoup vos métamorphoses Madame, puis-je me permettre quelques questions Madame ?
_ Posez toujours Lieutenant, je verrais si je peux y répondre.
_ Comment avez-vous fait pour survivre aussi longtemps et surtout pour vous évader ?
_ Bonne question, vous êtes le premier à me la poser depuis le début des entretiens. On m’avait parlé de votre curiosité.
_ Je suis trop indiscret, veuillez m’excuser.
_ Ne vous excusez pas, je vais vous répondre. Je n’ai pas survécu Lieutenant, j’ai vécu et vu grandir mes trois enfants durant ces années d’emprisonnement. Ce sont eux qui m’ont aidé à trouver la force de tenir. Je pense que le lien que j’ai avec eux est si fort qu’on était devenu invulnérable tous ensemble.
_ J’aurais aimé avoir un lien aussi fort avec ma mère. Vous avez dû en baver pendant toutes ces années.
_ Ça n’a pas été rose tous les jours, voir jamais en fait. Quand à votre deuxième question, ce sont mes enfants qui ont voulu s’évader et c’est mon fils qui a élaboré le plan. Tout le mérite lui revient.
_ Vous devez être fière de lui.
_ Je suis fière de chacun d’eux et j’espère un jour en dire autant du personnel du JAG.
_ En tout cas Madame, je suis ravi que le Conseil ait nommé une femme au poste, ça montre que l’armée évolue. Comptez-vous plaider ? J’ai entendu dire que vous étiez une excellente avocate et une adversaire de choix dans un tribunal.
_ Je ne sais pas Lieutenant, peut-être, ce n’est pas du domaine de l’impossible, mais ce ne sera pas de suite, il va falloir pour cela que je me mette à niveau, en dix ans les lois ont quelque peu évolué.
_ Vous m’envoyez ravi Madame, j’espère pouvoir un jour vous affronter dans un tribunal.
_ J’en prends note Lieutenant. Bon je crois que nous en avons fini, vous pouvez disposer et retourner travailler.
_ A vos ordres.
Le lieutenant Vukovic quitta le bureau, laissant Mac avec un petit sourire. Ce Lieutenant n’avait pas froid aux yeux. La journée avait été bien remplie, elle avait rencontré quatre des dix avocats, les lieutenants Graham, Cooper, Anderson et pour finir Vukovic. Cette nouvelle génération était des plus prometteuses.
Vendredi 8 janvier 2010
10H45
Bureau de Sarah Mackenzie
Elle arrivait au terme des entretiens, mais ce dernier entretien serait certainement le plus difficile. Hier elle avait reçu les Capitaines Singer, Manetti et Moore ainsi que le Major Perry. Le Commandant Turner avait quitté son bureau à dix heure faisant remarquer son inquiétude sur le comportement du Commandant Rabb. Elle regarda sa montre, déjà quinze minutes de retard. Elle appuya sur l’interphone.
_ Second Maitre !
_ Oui Madame ?
_ Pouvez-vous demander au Commandant Rabb de venir me voir ?
_ Oui Madame.
Jennifer alla voir le Sergent Brooke.
_ Myriam, le Commandant Rabb est-il dans son bureau ?
_ Oui.
_ Dites-lui que le Général l’attend pour son entretien.
_ Ok, je lui dis de suite.
Le Sergent Brooke frappa à la porte de son supérieur, elle attendit un instant mais n’eut aucune réponse, elle entra donc et se mit au garde-à-vous.
_ Commandant !
_ Oui Sergent, j’avais demandé qu’on ne me dérange pas.
_ Je sais Monsieur, mais le Général vous attend dans son bureau.
_ Quelle heure est-il ?
_ Dix heure cinquante Monsieur.
_ Et merde ! Je n’ai pas vu l’heure, merci Sergent, vous pouvez disposer.
Une fois le Sergent Brooke sortit, Harm remit correctement sa cravate, souffla un bon coup, sortit de son bureau et prit la direction de celui de Mac. Il avait le sentiment que tout le monde l’observait, mais ce n’était pas qu’une impression. De plus le fait que les nouveaux bureaux étaient entièrement vitrés le gênait au plus haut point. Il frappa et attendit l’autorisation d’entrer.
_ Entrez.
_ Commandant Rabb au rapport selon vos ordres !
_ Repos, veuillez vous asseoir.
_ Bien, euh, les rideaux vont rester ouverts ?
_ Oui, cela vous dérange-t-il ? Vous êtes le premier à me poser cette question.
_ Euh non, non, ça ira. De quoi voulez-vous parler ?
_ De vous !
_ Vous n’allez pas me faciliter la tâche n’est-ce pas ?
_ Le devrais-je ?
_ Non… Mac je voudrais demander ma mutation.
_ Pardon ?
_ J’ai besoin de changer d’air, j’ai vu qu’une place se libérait sur le Seahawk et j’aimerais postuler pour le poste.
_ Là vous me prenez au dépourvu. Vous savez que c’est un détachement de six mois ?
_ Oui.
_ Quelles sont les raisons de cette demande.
_ Je ne peux pas travailler si près de vous, je n’en ai pas le droit et encore moins la force.
_ Harm cessez de regarder vos chaussure et regardez-moi quand vous me parlez.
Il redressa la tête et son regard bleu se perdit dans ces yeux chocolat qu’il aimait tant. Il ne put y lire ni de la peur, ni de la colère. Il y vit de la tendresse et du calme. Ce qui eut pour effet de l’apaiser. Soudain il oublia où il se trouvait, il ne vit plus les regards de ses collègues sur lui, il ne vit plus qu’elle.
_ Harm, vous êtes un excellent avocat et il va me falloir de meilleurs arguments pour que je me passe de vous pendant six mois. Je pensais envoyer le Lieutenant Cooper à ce poste, ce n’est pas la place d’un Commandant.
_ Je sais, mais j’ai besoin d’y voir plus clair. Je… Vous…
_ Je vois que vous avez toujours autant de mal à vous exprimer.
_ Je déteste ce que je suis devenu. Je me dégoûte, je me fais horreur. Depuis votre retour les cauchemars sont revenus aussi.
_ Ecoutez…
_ Non, laissez-moi parler ! Ce que j’ai fait ce soir là, jamais je ne pourrai me le pardonner. Vous étiez la personne qui comptait le plus à mes yeux, comment ai-je pu vous faire ça ! Ca fait dix ans que je cherche la réponse à cette question, mais je ne la trouve pas.
Des larmes coulaient maintenant sur ses joues. Mac était totalement prise au dépourvu, elle ne savait pas comment réagir. Elle se leva de son fauteuil et vint s’asseoir dans celui à côté d’Harm.
_ Harm…. Harm ! Regardez-moi ! C’est vrai on ne peut pas changer le passé, ce qui est fait est fait, mais comme je viens de le dire c’est le passé.
_ Non, ça ne finira jamais, je me réveillerais toujours en voyant vos yeux de dégoût. Je vous aimais tant et j’ai tout gâché. J’ai… comment ai-je pu ? Moi qui ai toujours été si doux avec les femmes, je suis devenu un monstre ce soir là.
_ Harm, écoutez-moi, tout ça est derrière nous maintenant, j’ai tiré un trait, je vous ai pardonné depuis longtemps.
_ Non, je ne mérite pas votre pardon.
_ Peut-être pas, mais si je ne vous avais pas pardonné, je n’aurai pas pu avancer. Maintenant que vous ne puissiez pas vous le pardonner à vous-même c’est une chose, mais ça ne doit pas influencer sur votre travail, ni sur vos humeurs. J’ai cru comprendre que vous n’êtes pas des plus apprécié ici.
_ Je n’ai pas le droit de recevoir leur amitié. J’ai bien réussi à perdre la votre à jamais.
_ Harm je vous ai pardonné, mais c’est certain que nos rapports ne seront plus jamais les mêmes. Néanmoins je suis votre CO et nous allons devoir travailler ensemble.
_ C’est pour cela que je demande ma mutation, j’ai besoin de digérer le fait que vous soyez en vie, j’ai besoin de faire le point sur ma vie.
_ Qu’en pense votre femme ? Six mois c’est long.
_ Je ne lui en ai pas encore parlé.
_ Peut-être le devriez-vous.
_ Il sera assez tôt lorsque je saurais la réponse.
_ Je vois. Et est-ce que le Sergent Brooke serait d’accord pour partir aussi ?
_ Le Sergent Brooke ?
_ Oui, je préfère envoyer un avocat en mission avec son assistant habituel plutôt qu’avec un autre. Au niveau du travail vous seriez plus efficace.
_ Euh je ne sais pas.
_ Je lui poserais la question, mais même si elle refuse ça n’affectera pas mon choix quand à votre détachement. Et je dois dire que vu votre état d’esprit j’ai du pour et du contre.
_ Comment ça ?
_ Je me dis qu’en effet ça vous ferait le plus grand bien, mais saurez-vous effectuer correctement votre travail avec cet état d’esprit ?
_ Mac, j’ai toujours fait mon travail de mon mieux, ça m’a toujours aidé et…
_ Et cette semaine vous m’avez plutôt montré le contraire.
_ Oui je sais.
_ On va dire que je dis oui à votre affectation temporaire sur le Seahawk, mais peut-être devriez-vous partir avec toutes les données.
_ Que voulez-vous dire ?
_ Je dis que tant qu’à partir six mois pour faire le point et réfléchir, vous devriez avoir toutes les billes en mains.
_ Je, je ne les ai pas ?
_ Non, tenez.
_ Qu’est-ce que c’est ?
_ Ce sont mes enfants.
_ Vos… Vos enfants ! Vous avez des enfants ?
_ Oui, deux petites filles et un garçon.
_ Oh je… je l’ignorais.
_ C’est aussi pour eux que je vous ai pardonné.
_ Que… Quel est le rapport ?
_ Regardez mieux la photo.
Harm prit la photo dans sa main et la regarda de plus près. Là il comprit, le garçon avait son regard, non ce n’était pas possible, mais pourtant Mac n’avait pas les yeux bleus et il aurait fallu un sacré hasard pour que l’un de ses ravisseurs ai les yeux bleus.
_ Vous ne voulez pas dire que…
_ Si.
_ C’est… Ce garçon est mon…
_ Oui Harm, il a neuf ans, il s’appelle Allan. Vous n’allez pas vous remettre à pleurer.
_ J’ai un fils. Oh mon Dieu, c’est de cette façon que tu m’as punis, j’ai été un monstre et tu m’as privé de mon fils.
_ Harm…
_ Pourquoi tu me le dis ?
_ Tu as le droit de savoir et mon fils a le droit de connaître son père.
_ Non.
_ Quoi ?
_ Je ne veux pas qu’il sache le mal que je t’ai fait, je n’ai pas le droit de faire partie de sa vie, il doit me haïr.
_ Non Harm, je ne lui ai jamais parlé de toi. Et je ne lui dirais jamais de quelle façon il a été conçu. S’il doit l’apprendre un jour ce sera de ta bouche pas de la mienne. Je ne te force pas à entrer dans sa vie, d’ailleurs AJ est même contre, mais tu avais le droit de savoir. Si tu me dis que tu veux le connaître, alors je lui parlerais. Mais si tu ne veux pas, je ne lui dirais rien.
_ AJ ? Que vient-il faire là-dedans ?
_ On vit ensemble.
_ Oh, je l’ignorais. C’est… sérieux où il t’héberge juste ?
_ Nous allons nous marier.
_ Il me déteste comme s’il avait su ce qui s’était passé.
_ Il sait tout, c’est lui qui m’a conduite à l’hôpital.
_ Sarah, je…
Harm cette fois pleurait pour de bon, il était tombé à genoux et s’était agrippé aux jambes de Mac devant les regards ébahis de ses collègues.
_ Pardon, je te demande pardon. Je n’aurais jamais assez d’une vie pour m’excuser.
_ Harm ! Relevez-vous ! On nous regarde.
_ Je m’en fou, je passe déjà pour un déséquilibré.
_ Oui ben pas moi et je suis le chef ici.
_ Oh pardon, je ne voulais pas te créer des problèmes. Je voulais te dire merci de m’avoir pardonné et merci de m’avoir dit pour notre fils, rien ne t’y obligeait.
_ En effet. Il te ressemble tant, c’est lui qui m’a aidé à te pardonner, il a tes yeux et à chaque fois que je le regardais je te voyais. Il a fallu que je chasse cette soirée de mon esprit pour ne plus ressentir de douleur en le regardant.
_ Si seulement je n’étais pas venu ce soir là.
_ Alors je serais peut-être morte aujourd’hui, c’est parce que j’étais enceinte qu’ils m’ont laissé en vie.
_ Tu n’aurais peut-être pas été prisonnière si tu avais eu l’esprit en paix.
_ C’est possible, mais ça on ne le saura jamais. Moi tout ce que je garde de ça, c’est que je suis là devant toi aujourd’hui grâce à notre fils.
_ J’imagine que tu vas porter plainte.
_ Pour que faire ? Ruiner ta carrière ? Chambouler mes enfants ? Dans quel but devrais-je faire ça ? Quel en serait l’avantage ?
_ Le problème c’est que l’on peut être accusé de fraternisation si tu ne le fais pas.
_ Non Harm, nous n’étions plus sous le même commandement et même si cela avait été le cas, il y a prescription au-delà de cinq ans.
_ Oui c’est vrai. Bon je crois que je vais te laisser, je t’ai assez ennuyé aujourd’hui.
_ Harm ! Si vous pouviez éviter de me tutoyer par contre !
_ Oh je… Je n’avais même pas remarqué, je… désolé.
_ Ce n’est rien, je comprends, mais n’oubliez pas que je suis votre supérieur maintenant. Bon vous pouvez disposer, dites au Sergent Brooke de venir me voir.
_ Très bien, à vos ordres.
Il sortit du bureau après un demi-tour impeccable, il traversa le plateau sans même faire attention à ses collègues qui n’arrivaient toujours pas à en croire leurs yeux.
_ Sergent !
_ Oui Commandant ?
_ Le Général vous attend dans son bureau.
_ Euh bien Monsieur.
Le Sergent Brooke frappa à la porte de Mac.
_ Entrez. Ah Sergent, asseyez-vous.
_ Oui Madame, il y a un problème ?
_ Non pas du tout. Alors voilà, le Commandant Rabb a demandé son détachement sur le Seahawk pour une durée de six mois.
_ Ah bon ?
_ Oui. Et je voulais savoir si cela vous intéressait d’y aller aussi ? Il y a un poste de Sergent et je préfèrerais envoyer une équipe.
_ Moi Madame ?
_ Oui. Vous êtes bien l’assistante du Commandant Rabb ?
_ Euh oui.
_ Après je comprendrais très bien que vous ne puissiez pas pour des raisons familiales ou autres. Mais c’est à vous que je dois faire la proposition en premier.
_ En fait je suis surprise Madame, je ne suis jamais partie sur le terrain et je ne sais pas si j’ai l’expérience nécessaire à cette tâche.
_ Il faut bien l’acquérir un jour, et le Commandant Rabb est un bon professeur. Au fait comment ça se passe avec lui ?
_ Euh ça va Madame, il est plutôt… perturbé en ce moment je dirais.
_ C’est exact Sergent, c’est pour ça qu’il a besoin de quelqu’un comme vous pour l’aider à son poste sur le Seahawk.
_ Je serais ravie de remplir cette fonction Madame.
_ Très bien, vous devez avoir rejoint votre nouveau poste dans huit jours. Le Second Maître Coates vous aidera pour les démarches et si vous avez des questions vous pouvez les poser au Commandant Rabb, il a l’habitude de ce genre d’affectation.
_ Bien Madame.
_ Vous pouvez disposer.
_ A vos ordres.
Le Sergent Brooke sortit du bureau et se dirigea vers Jennifer.
_ Oui Sergent ? Je peux vous être utile ?
_ Oui, le Général m’a dit de m’adresser à vous pour faire les papiers nécessaires à ma nouvelle affectation.
_ Vous nous quittez ?
_ Je pars six mois sur le Seahawk avec le Commandant Rabb.
_ Ah bon ?
_ Oui, c’est super ! Enfin ma première affectation.
_ Et ça ne vous fait pas peur ?
_ Un peu, mais le Général m’a dit que le Commandant Rabb était un bon professeur et que cette affectation ne pouvait être que bénéfique à ma carrière.
_ Dans ce cas je vous souhaite bonne chance. Je vais préparer tous vos papiers, vous partez quand ?
_ Nous devons être à bord du Seahawk dans huit jours.
_ Très bien, tout sera prêt lundi.
_ Merci.
_ Dites au Commandant Rabb que je prépare aussi les siens.
_ Très bien.
Elle regagna son bureau, mais avant de s’asseoir elle frappa à celui de son supérieur.
_ Entrez.
_ Commandant.
_ Ah Sergent, vous tombez bien, vous pouvez demander à Jennifer de…
_ Faire les papiers pour votre nouvelle affectation, c’est déjà fait Monsieur.
_ Merci, vous êtes efficace, est-ce que cela veut dire que vous êtes du voyage ?
_ Oui Monsieur.
_ J’en suis heureux. Sergent, il est midi, c’est votre dernier week-end ici, rentrez chez vous.
_ Mais Monsieur vous…
_ Oui je suis sûr, je préviendrais le Général.
_ Très bien Monsieur, bon week-end.
_ Merci, à vous aussi Sergent.
Cette première semaine au JAG se termina bien, avec une atmosphère un peu plus détendue que les premiers jours. Personne n’avait osé demander à Harm ou à Mac ce qui s’était passé dans le bureau, mais beaucoup était curieux de savoir comment le nouveau CO avait réussi à briser la carapace du Commandant Rabb.